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Maryse Quinton, critique d’architecture : « La maison a plus d’imagination que nous »

Dans son dernier ouvrage, « Habiter autrement », elle présente des maisons atypiques sachant s’adapter à leur environnement et proposant des manières de vivre plus libres.

Propos recueillis par 

Publié le 04 mai 2021 à 08h00, modifié le 09 mai 2021 à 19h57

Temps de Lecture 5 min.

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House NA (2011), de l’architecte Sou Fujimoto, à Tokyo (Japon).

Critique d’architecture, Maryse Quinton est l’autrice de plusieurs ouvrages, comme Maisons d’architectes à Paris de 1920 à nos jours. Visites privées (La Martinière, 2010) et Charles & Ray Eames (La Martinière, 2015). Dans Habiter autrement, elle propose une sélection de maisons atypiques qui font fi des typologies conventionnelles pour mieux connecter l’habitat à son environnement et proposer des manières de vivre plus libres.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés L’art d’« Habiter autrement »

Quelle fut l’origine du livre ?

Il y a toutes sortes de livres sur les maisons d’architectes. Les maisons sont très belles, les vues incroyables, mais la question de l’habiter n’est jamais vraiment abordée. Ils ont quelque chose d’un peu déconnecté. Ce qui m’intéresse, c’est de voir comment on peut s’approprier son habitat, c’est d’en finir avec cette surdétermination qui fait qu’une pièce est assignée à une fonction unique, que le dehors doit être radicalement séparé du dedans…

Je me suis concentrée sur les maisons individuelles, parce que c’est là où il y a le plus de possibilités, le moins de contraintes imposées par les maîtres d’ouvrage. Mais derrière, il y a l’idée de nourrir le débat, qui est assez médiocre, sur l’habitat collectif, de sortir des idées préconçues qui le phagocytent complètement aujourd’hui.

Une idée politique ?

J’ai constitué un corpus montrant que oui, on peut questionner le rapport au paysage, oui, on peut questionner le rapport à l’intimité, oui, on peut faire des espaces à géométrie variable, oui, le rapport entre le dedans et le dehors, ça peut être un peu plus compliqué qu’une simple porte… L’enjeu, à mon très modeste niveau, est de faire évoluer le mode de production du logement.

La « Floating Home » à Amsterdam (Pays-Bas) conçue en 2021 par l’agence i29.

Qu’est ce qui pèche selon vous dans la production de logements ?

C’est très subjectif, mais ce qui est sûr, c’est que les usages sont extrêmement contraints. On propose des lieux où la liberté d’appropriation et la marge de manœuvre sont très faibles – des lieux qui nous contraignent plus qu’ils ne nous libèrent. Le sujet a pris un peu d’épaisseur avec cette crise sanitaire. Beaucoup de gens ont éprouvé les limites de leur habitat.

La pensée de l’habitat est-elle très présente chez les architectes ?

Pas vraiment. C’est pour cela que j’étais si contente que Lacaton et Vassal remportent le prix Pritzker. Ils sont pratiquement les seuls, en France du moins, à questionner les modes d’habiter. C’est assez dramatique, ce qu’on propose aux gens… Et même si c’est un peu la mode d’offrir des espaces partagés, la « pièce en plus », ça reste très conventionnel. Je n’ai pas vu d’opération récente qui m’ait vraiment convaincue. Le débat reste terriblement restreint. On en revient toujours aux questions de production de l’habitat, hypercontraintes, etc. Il y a des gens qui y arrivent pourtant…

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