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Au festival d’Annecy, l’animation sur les chemins du conte engagé

Le cinéma d’animation confirme son aptitude à se saisir des questions de société, porté par une appropriation audacieuse des codes du conte.

Par  (Annecy (Haute-Savoie))

Publié le 18 juin 2021 à 17h01

Temps de Lecture 3 min.

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« Ma famille afghane », de Michaela Pavlatova, long-métrage en compétition.

« Je tiens à remercier mes producteurs, parce qu’ils ont été très courageux : cela aurait été plus simple pour eux de produire un film pour enfant en 3D ! » Venue présenter Ma famille afghane, son premier long-métrage en compétition au Festival international du film d’animation d’Annecy (jusqu’au 19 juin), Michaela Pavlatova, 60 ans, virevolte sous les applaudissements des festivaliers. La réalisatrice tchèque, plus habituée des formats courts pour lesquels elle a reçu de nombreuses récompenses, a enfin sauté le pas du long avec une adaptation du roman de la journaliste tchèque Petra Prochazkova, Freshta (2012).

Autobiographique, ce récit relate son mariage et son installation à Kaboul avec un Afghan. Immigrée dans un pays où « rien ne la retient », l’héroïne, Helena, devenue Herra, ne deviendra pourtant « jamais une vraie femme afghane ». Tiraillée entre la volonté d’assumer ses choix et le rejet des traditions de sa patrie d’adoption, la jeune femme se lance malgré elle dans une quête identitaire. « Ayant moi-même tout quitté pour suivre l’homme de ma vie à l’étranger, j’ai eu envie de raconter cette histoire », témoigne la réalisatrice.

Michaël Marin, directeur du festival : « On comprend enfin que ce qui compte, c’est le propos, pas la technique »

A l’instar de Michaela Pavlatova, de nombreux cinéastes présents cette année à Annecy se sont emparés de thématiques sociétales sensibles, voire de tabous. « L’animation est en train de conquérir un public beaucoup plus large, notamment parce que les nouvelles générations portent sur ce genre un regard neuf, remarque Michaël Marin, directeur du festival. On comprend enfin que ce qui compte, c’est le propos, pas la technique. »

C’est notamment le cas de Florence Miailhe, 65 ans, également en lice pour la première fois dans la catégorie des longs-métrages. Inspirée par l’histoire de son arrière-grand-mère émigrée d’Odessa au début du XXsiècle, La Traversée suit les mésaventures de la jeune Kyona et de son petit frère Adriel, brutalement séparés de leurs parents alors que toute la famille fuit la guerre. « C’est le grand avantage de l’animation : pouvoir montrer des choses qui seraient insoutenables en prise de vue réelle. C’est une vraie liberté », assure Florence Miailhe.

Noirceur et délicatesse

L’édition 2021 du festival confirme cette tendance de fond – et déjà ancienne – de l’animation. En témoigne aussi Black Barbie, de l’Anglo-Ghanéenne Comfort Arthur. Premier film ghanéen sélectionné à Annecy, ce court-métrage s’attaque au blanchiment de la peau des femmes noires, un phénomène aussi répandu que tabou. « Ce genre de sujet est délicat. Lorsqu’on veut parler du corps, on ne sait pas forcément ce qu’on peut montrer, souligne Marcel Jean, délégué artistique du festival. L’animation permet non pas une illustration au sens littéral, mais une imagerie. Finalement, on peut s’adresser à un public plus large, peut-être moins initié et sensibilisé à ces sujets. »

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