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« La Chambre », sur France 3 : immersion dans le service funéraire de l’hôpital Bichat

Camille Vidal-Naquet a plongé sa caméra dans la chambre mortuaire de l’établissement parisien, où l’on prend soin des morts, mais aussi des vivants.

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Publié le 28 juillet 2021 à 20h30, modifié le 28 juillet 2021 à 20h39

Temps de Lecture 2 min.

« La chambre », de Camille Vidal-Naquet.

FRANCE 3 - MERCREDI 28 juillet À 23 h 30 - DOCUMENTAIRE

« L’idée, dans L’Heure D, est de raconter une France qu’on voit peu », expliquait au Monde Renaud Allilaire, directeur délégué des documentaires à France Télévisions, au lancement de la 11e saison de sa collection estivale. Effectivement, peu de films – et c’est un euphémisme – ont pour sujet le personnel hospitalier des chambres mortuaires. C’est le cas de La Chambre, de Camille Vidal-Naquet, proposé ce soir. Un pari osé.

« Ça, c’est Vidal-Naquet !, explique dans un sourire Renaud Allilaire, à propos du réalisateur. Venu du cinéma, il a d’un seul coup eu envie de faire des documentaires, tout en conservant cette capacité à filmer des sujets difficiles, avec douceur et humanité. » Ainsi après Sauvage, sorti en salles en 2018, qui retraçait le parcours d’un jeune prostitué, il a tourné Des morts entre les mains, sur le quotidien des brancardiers des services funéraires de la Ville de Paris.

Un sujet dont la dureté n’a pas rebuté les spectateurs. D’où l’idée d’enclencher une suite dès l’automne 2019, soit avant la pandémie. C’est donc un pur hasard si la programmation tombe au moment où la crise sanitaire a révélé à quel point la mort avait malencontreusement disparu de nos vies. Elle ressurgit ici frontalement.

L’immersion dans la chambre mortuaire de l’hôpital Bichat, à Paris, choque, au sens premier. Des corps, dans des housses, sont placés sur des brancards ; d’autres, nus, gisent sur des tables, sont manipulés. Le tout sans un mot pendant quatre minutes trente, le temps d’apercevoir six cadavres et un sexe. Puis : « J’y crois pas, j’y crois pas ! » Une des employées est mécontente. Un corps a régurgité.

Tâches multiples

Dès lors, le sort des vivants l’emporte sur celui des morts. Rassuré ? Le spectateur se prend progressivement de sympathie pour Sophie, Djibril, Christelle, Alexandre, Tito… personnel hospitalier isolé des autres, et Yannick, leur chef de service bienveillant.

Les tâches sont multiples, depuis l’appel aux familles pour savoir si le défunt se rasait la barbe courte ou non, connaître la couleur du rouge à lèvres de la morte ; jusqu’à la toilette, l’habillage, la prise de rendez-vous… Comme l’explique la responsable de la formation à ses nouvelles recrues : « Je suis ravie de vous accueillir à la chambre mortuaire ! »

Après une courte présentation, elle raconte des anecdotes pour détendre l’atmosphère, sur les « exigences » de certaines familles : « Des cheveux, on en donne en veux-tu en voilà. Mais des dents… » Quelques rires se font entendre. « Ce métier, tu vois vite si tu es capable ou non de l’exercer », explique une jeune femme à la coiffure multicolore.

La caméra capte également les doutes et les répercussions psychologiques sur ces « soignants ». Un jeune papa confie ainsi qu’il imagine parfois son fils mort. « C’est normal », le rassure une collègue plus expérimentée.

La Chambre, de Camille Vidal-Naquet (Fr., 2020, 52 min). L’Heure D -

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