LA LISTE DE LA MATINALE
Les usines à séries tournent de nouveau à plein régime, ce qui permet cette semaine d’équilibrer délicatement le retour en force de grosses productions – Sex Education, The Morning Show – et deux créations inattendues, chacune à leur manière.
« We Are Lady Parts » : cinq musulmanes dans le vent
Fruit d’un travail patient, voire laborieux (trois ans se sont écoulés entre la diffusion du pilote et celle des épisodes suivants), la série écrite et réalisée par la Britannique Nida Manzoor débarque en France, après avoir secoué les téléspectateurs de la respectable Channel 4. Partition en forme de sitcom sur la place des femmes musulmanes dans une société occidentale, We are Lady Parts met en scène une oie blanche nommée Amina, étudiante en microbiologie et guitariste passionnée, dont l’horizon tourne autour de la recherche d’un mari. Quand son chemin croise celui de Lady Parts, un groupe punk formé de quatre musiciennes à la religiosité très variable, Amina se découvre une liberté nouvelle. Plaidoyer faussement naïf en faveur de l’art et de la sororité, We are Lady Parts est aussi un récit d’apprentissage teinté de burlesque et bourré d’autodérision. Dirigées avec précision et une forme d’urgence par Nida Manzoor, les comédiennes – au premier rang desquelles Anjana Vasan (Amina) – apportent de la folie et de la chaleur à cette série dont le ton irrévérencieux ne l’empêche pas de s’adresser à un large public. Audrey Fournier
We Are Lady Parts, série créée par Nida Manzoor. Avec Anjana Vasan, Sarah Kameela, Juliette Motamed, Faith Omole, Lucie Shorthouse (RU, 2021, 7 × 25 min). A la demande sur BrutX à partir du 15 septembre.
« Sex Education » : dernière rentrée à Moordale ?
Pandémie oblige, il aura fallu patienter quelques mois de plus que prévu avant de retrouver les lycéens de Moordale, pour ce qui pourrait être leur dernière rentrée dans l’établissement fictif qui sert de cadre à Sex Education : Otis, Maeve et leurs camarades fêteront bientôt leurs 18 ans (et les acteurs qui les incarnent commencent à faire leur âge). Licencié au cours de la deuxième saison, le proviseur Groff est remplacé par une femme plus jeune (Jemima Kirke) qui, sous ses airs avenants, ne cache pas sa volonté de faire table rase du passé sulfureux du lycée. Du retour de l’uniforme à la promotion de l’abstinence en cours d’éducation sexuelle, la révolution conservatrice est en marche à Moordale et ce rebond permet aux scénaristes de la troisième saison d’élargir le propos de la série à une réflexion sur le système scolaire en général, et son adaptation aux transformations du monde.
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