Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Sophie Marceau : « Sur tous les sujets, je pars au quart de tour »

La comédienne interprète la fille d’un homme en fin de vie, qui demande à bénéficier du suicide assisté, dans « Tout s’est bien passé », de François Ozon, en salle mercredi 22 septembre.

Propos recueillis par 

Publié le 19 septembre 2021 à 23h33, modifié le 27 septembre 2021 à 15h52

Temps de Lecture 8 min.

Article réservé aux abonnés

Sophie Marceau à la fin du tournage de « Tout s’est bien passé », de François Ozon, à Paris, en novembre 2020.

A 54 ans, l’« actrice préférée des Français », comme le révèlent régulièrement les sondages, tient le rôle principal du nouveau film de François Ozon, Tout s’est bien passé. Une adaptation du roman d’Emmanuèle Bernheim (Gallimard, 2013), où celle-ci raconte comment son père, se sachant condamné, la chargea de la lourde mission d’organiser son suicide assisté en Suisse.

Pas léger, comme sujet…

Honnêtement, lorsqu’on m’a parlé de cette histoire, je n’ai pas trouvé le truc particulièrement attractif, d’autant que je ne voyais pas où était le problème : j’imaginais le vieil Indien qu’on accompagne en haut de la montagne pour mourir. Mais l’intrigue du livre d’Emmanuèle Bernheim fait surgir que ce n’est pas si simple : parce qu’il y a des lois, parce que le cercle familial s’en trouve remué.

Votre père est mort cet hiver…

Je n’ai pas envie de tout mélanger. Ce père du film n’a rien à voir avec le mien. Reste qu’on vit la mort de quelqu’un, et puis ça demeure comme ça pendant longtemps, une espèce de fumée qui reste, et qui reste, et qui reste. Ce sont des moments fondamentaux. Je les ai vécus dans le moment présent, il n’y a pas eu de révélation, juste de l’amour jusqu’au bout… Bien sûr, on a traversé des crises, mais je crois qu’on était « à jour », avec mes parents.

Vous avez aussi vécu la disparition du cinéaste Andrzej Zulawski, avec qui vous avez vécu dix-sept ans et avez eu un fils…

Là aussi, j’ai eu cette chance d’être présente, d’être là avec les gens que j’aime. Je pense qu’on meurt comme on vit. Cela semble une phrase toute faite, mais je n’ai jamais été surprise par la mort de ceux qui m’entourent. Je les ai trouvées cohérentes – la mort n’est pas la bienvenue, bien sûr, on est triste, mais le film raconte ça, le personnage du père est cohérent vis-à-vis de ça. C’est sa fille qui a un problème, parce qu’elle doit endosser une forme de responsabilité en accompagnant son père à la mort. Il est un peu salaud, le père.

Le feriez-vous ?

Je pense que la personne qui va mourir n’a pas tous les droits… mais un peu tout de même. C’est courageux d’aller mourir, et si les gens ne sont pas courageux et qu’ils ont peur, il faut être là. Je crois que ce n’est pas le moment de régler ses comptes.

Ça peut rester très lourd à porter, ensuite. C’est ce que vous disiez sur la fumée, non ?

Il y aura des restes et des résidus… Des choses qu’on n’aura pas réglées probablement, mais à chaque jour suffit sa peine.

Avez-vous parlé de tout ça avec François Ozon ?

François est pudique. Dans ses films, même s’il ne raconte pas des histoires personnelles, évidemment qu’il parle de lui, mais il est énigmatique. De même, il n’a pas envie que vous vous épanchiez en mots, en psychologie. Pourtant, il enregistre, il capte quelque chose de votre sensibilité et, au moment du jeu, il n’est pas dans le psycho-tout-ça, mais dans l’action. A ce moment-là, il vous laisse vous exprimer.

Il vous reste 69.73% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.