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« AZF, au cœur du chaos », sur National Géographic : l’explosion qui a fracturé Toulouse

Vingt ans après le drame, un documentaire de Simon Kessler revisite la Ville rose, divisée en deux camps qui restent, malgré trois procès, irréconciliables.

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Publié le 21 septembre 2021 à 19h30

Temps de Lecture 2 min.

L’usine AZF située dans la banlieue sud de Toulouse, le 21 septembre 2001.

NATIONAL GEOGRAPHIC – MARDI 21 SEPTEMBRE À 21 HEURES – DOCUMENTAIRE

Généralement les peuples s’unissent dans l’épreuve. Ce fut le cas en France après les attentats du 13 novembre 2015 ; également après les attaques du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Mais pas à Toulouse, où, le 21 septembre 2001, 300 tonnes de nitrate d’ammonium explosent dans l’usine d’engrais Azote fertilisant (AZF), tuant 31 personnes, faisant des milliers de blessés, des dizaines de milliers de sinistrés. Un documentaire et une mini-série tentent d’y voir plus clair, sans grand succès.

Alors que le souffle de l’explosion, détectable à 200 kilomètres à la ronde, a carbonisé à proximité des voitures, brisé des vitres voire même rasé des habitations, Toulouse se fracture aussitôt en deux camps, qui restent, vingt ans après, irréconciliables. Sur le fond, les causes de l’explosion interrogent. Attentat ? Arc électrique ? Explosion spontanée ? Des questions sans réponse claire, malgré trois procès et dix-huit ans de procédures.

« Le réel est toujours contradictoire et complexe », dit au Monde le jeune réalisateur du documentaire AZF au cœur du chaos, Simon Kessler, se référait à cette règle apprise au lycée pour aborder les sujets difficiles… C’est le cas d’AZF, où, après dix-huit ans de procès et un jugement définitif, « certains sont révoltés qu’on puisse remettre en cause la décision de justice, d’autres sont révoltés qu’on se contente de la vérité judiciaire ».

Cette complexité se ressent dès l’introduction, qui revient sur une autre explosion du même type survenue le 4 août 2020, celle de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium sur le port de Beyrouth, qui a fait plus de 200 morts, 6 500 blessés et 300 000 sans-abri. Le film de National Geographic mêle des images d’archives souvent inédites et quelques reconstitutions particulièrement réalistes (confiées au réalisateur de fiction Stéphane Rybojad) pour visualiser les propos de témoins, tels René Maillot, directeur adjoint d’AZF.

« Créer de la contradiction »

Face à cette « guerre des récits », le réalisateur admet qu’il lui a été « difficile de savoir à qui donner la parole ». Il a donc choisi de « ne surtout pas prendre parti » et de « créer de la contradiction ». Pour Me Daniel Soulez-Larivière, avocat de l’entreprise propriétaire de l’usine, « c’est bien souvent qu’on voit des grenouilles après la pluie, mais ce n’est pas pour ça qu’il a plu des grenouilles ».

Les nombreux dubitatifs pourront se plonger dans AZF, une minisérie au concept fictionnel diffusée sur France 3 Occitanie : une jeune fille, incarnée avec douceur par Clara Eon, dont le père est mort dans l’explosion, mène l’enquête. Deux témoignages permettent de comprendre l’animosité qui subsiste entre les deux camps, celui de Frédéric Arrou, sinistré qui s’est battu pour la fermeture de l’usine (propriété de Total), et celui de Jacques Mignard, ex-salarié attaché à son usine – Serge Biechlin, directeur du site AZF au moment des faits est aussi longuement interviewé ici.

Les points de vue s’expriment, s’opposent, au fil des revirements successifs de l’enquête, puis de la radicalisation du mouvement. Jusqu’au dernier épisode, où Frédéric Arrou regrette cette violence, esquissant – enfin – un besoin d’apaisement.

AZF, au cœur du chaos, de Simon Kessler (Fr., 2021, 44 min) sur National Geographic et en replay trente jours sur MyCanal. AZF, par Sandrine Mercier et Juan Hidalgo, sur France 3 Occitanie, le 20 septembre à 21 h 05 (Fr., 2021, 4 × 30 min) et en replay sur France.TV.

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