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Délocalisations : des centaines d’emplois menacés partout en France

Comme lors de chaque crise, des multinationales font le choix de fermer leurs sites de production dans l’Hexagone au profit de leurs usines à l’étranger.

Par  et

Publié le 21 septembre 2020 à 01h42, modifié le 21 septembre 2020 à 10h37

Temps de Lecture 5 min.

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Emotion des familles, réactions outrées des politiques : l’annonce de la fermeture de l’usine de pneumatiques Bridgestone de Béthune (Pas-de-Calais), le 16 septembre, menaçant de licenciement 863 salariés, est une secousse dans la rentrée sociale.

« La cessation totale et définitive de l’activité de l’usine de Béthune est la seule option qui permettrait de sauvegarder la compétitivité des opérations de Bridgestone en Europe », a indiqué la marque japonaise, invoquant une surcapacité de production sur le Vieux Continent et la concurrence des marchés asiatiques à bas coût. Ce que Christophe Rollet, directeur général de Point S, un distributeur de pneus, traduit autrement dans un communiqué : « Les manufacturiers ne vont pas réduire leur production, ils vont la délocaliser dans des pays, pas forcément très éloignés, pour réduire leurs coûts. »

Dans une plus grande discrétion, cette même logique menace en ce moment des centaines d’autres emplois en France : au nom du triptyque marché très concurrentiel, surcapacité des sites de production et sauvegarde de la compétitivité, des multinationales délocalisent la production de leurs usines hexagonales vers leurs autres sites en Europe, au Maghreb ou en Asie. Et ce alors que depuis l’été, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, clame que « la réindustrialisation est prioritaire, la relocalisation est prioritaire ».

Ainsi, par exemple, Zodiac a annoncé, le 30 juin, la fermeture de son site de production de bateaux pneumatiques d’Ayguesvives (Haute-Garonne), ce qui supprimera 38 postes. L’activité sera délocalisée en Tunisie. « La production s’y réalise déjà à 80 % », rappelle la direction qui dit vouloir éviter « le dépôt de bilan ».

« Réaction typique des multinationales en temps de crise »

La ville de Saint-Dizier (Haute-Marne) voit disparaître son usine de tracteurs, fondée en 1924 et jadis riche de 3 000 salariés. Les effectifs ont fondu avec les restructurations et les rachats successifs. Le groupe chinois Yto a annoncé, en juillet, le licenciement des 35 derniers salariés, tandis que les machines sont transférées vers l’empire du Milieu.

Le groupe américain General Electric (GE) n’a pas encore détaillé son projet de restructuration. Mais les syndicats craignent la suppression de plus de 850 postes dans l’Hexagone au profit de sites turcs ou asiatiques. Dans un communiqué du 18 septembre, Force ouvrière (FO) Métaux s’inquiète également du plan qui s’annonce chez Schneider Electric : « Quel serait l’impact sur l’indépendance intellectuelle de notre pays si tous ces produits étaient développés et fabriqués en Asie ? »

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