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Les retards de paiement de la plate-forme Nestor suscitent la colère des livreurs de repas

Après un arrêt de travail le 7 octobre, le compte de certains coursiers a été résilié temporairement.

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Publié le 31 octobre 2020 à 09h09, modifié le 31 octobre 2020 à 11h20

Temps de Lecture 2 min.

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A Nantes (Loire-Atlantique), le 27 avril, pendant le confinement.

Depuis qu’ils ont commencé à travailler, l’un en 2018, l’autre en 2019, comme livreurs chez Nestor, la plate-forme française qui prépare des repas dans ses propres cuisines et les livre en région parisienne à partir de « hubs », « on a toujours été payés en retard, d’un mois et demi à deux mois », racontent deux jeunes hommes au statut d’indépendant.

Ils livrent à bicyclette à l’heure du déjeuner, de 11 h 30 à 13 h 30, du lundi au vendredi, lors de tournées durant lesquelles ils transportent chaque fois dix à douze plats, réalisant 700 à 850 euros de chiffre d’affaires par mois. Actuellement, « la plupart des livreurs de notre hub n’ont pas été payés pour juillet, août et/ou septembre », explique l’un d’eux, sous couvert d’anonymat, par peur des représailles. Selon un décompte fourni par ces livreurs, le plus important retard a été enregistré sur la facture de juin 2019, finalement réglée… en décembre.

Face à cette situation, ils ont entrepris de réagir. « Le 7 octobre, avec les collègues sur place, on a décidé de ne pas livrer tant qu’on n’était pas payés, déclare un livreur. Trente minutes plus tard, on a commencé à recevoir des avis de virement. Le même jour, notre contrat a été résilié, pour une dizaine d’entre nous. » Dans le courriel de résiliation, il lui est indiqué qu’il a « manqué à plusieurs reprises à [ses] obligations contractuelles ».

« On a été jetés à la poubelle, sans préavis, sans rien »

Ce 7 octobre, la direction de Nestor a appelé la police. Sollicitée, celle-ci nous indique l’avoir fait pour « libérer » une salariée « empêchée de quitter les lieux ». « A aucun moment nous n’avons bloqué cette salariée, affirme le livreur. La police est venue, lui a demandé si elle se sentait menacée ou en danger. Elle a répondu que pas du tout. Nous avons expliqué notre problème aux policiers, qui nous ont conseillé d’aller aux prud’hommes et nous ont demandé de nous disperser car nous étions plus de dix sur la voie publique. Une semaine après, j’ai été payé pour juillet, et hier [le 28 octobre] pour septembre », ajoute-t-il, précisant que le contrat de prestation avec Nestor prévoit un paiement « à trente jours ». Son collègue, lui, n’a « toujours pas reçu son paiement pour le mois d’août ».

A la faveur d’une réunion qui s’est tenue au siège de Nestor, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), le 8 octobre, entre des livreurs et le PDG de la société, Sixte de Vauplane, « la situation s’est apaisée, observe la direction. D’ailleurs, tous les coursiers concernés, sauf un, ont émis le souhait de retravailler avec Nestor à l’issue de la période suspensive ». Néanmoins, des coursiers présents à cette rencontre livrent une tout autre version : le patron leur aurait notamment reproché d’avoir « bloqué la cuisine », ce qui aurait engendré « une perte de 5 000 euros » et conduit « à jeter la nourriture, alors que des gens meurent de faim ». « On ne posait pas des revendications, explique l’un de ces livreurs. On voulait travailler, mais, à un moment donné, quand on n’est pas payé, il faut faire quelque chose. »

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