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« Beaucoup font 60 heures par semaine, dont 30 heures à attendre » : concurrence totale entre Deliveroo et Uber Eats pendant le reconfinement

Alors que de plus en plus de personnes proposent leurs services, les conditions de travail se dégradent. Certains parlent de « précarisation organisée » par les plates-formes de livraison.

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Publié le 06 novembre 2020 à 14h30, modifié le 07 novembre 2020 à 06h46

Temps de Lecture 3 min.

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Livreurs Deliveroo et Uber Eats, lors d’un rassemblement contre les mauvaises conditions de travail, à Bordeaux, le 6 mars.

Encore quelques semaines à pédaler pour Deliveroo et Uber Eats en tant que micro-entrepreneuse, puis elle sera « salariée de [sa] propre entreprise », explique Marine Stieber, livreuse depuis deux ans à Strasbourg. Jeudi 5 novembre, elle a lancé, avec quelques collègues, Kooglof !, une plate-forme sous forme associative qui deviendra, à terme, une coopérative, avec « cinq ou six livreurs », qui ne livreront pas uniquement pour la restauration. « Nous serons salariés dès que nous aurons un emploi du temps régulier, ce que nous prévoyons pour début 2021. »

Kooglof ! adhère à la fédération Coopcycle, qui a déjà essaimé plusieurs coopératives de livraison à Paris, Nantes, etc., auxquelles elle fournit un logiciel ad hoc. Des projets mûrissent dans d’autres villes comme Rennes, où, selon Hugo, livreur, « des restaurants, des commerces cherchent des alternatives aux plates-formes classiques » qui leur prélèvent des commissions autour de 30 %. En parallèle, « on continue le combat pour les droits des travailleurs », précise Arthur Hay, coopérateur des Livreurs bordelais et secrétaire général des livreurs CGT de Bordeaux. Le 30 octobre, son syndicat a lancé une mobilisation pour une hausse des rémunérations, un droit à la sécurité sociale, etc. Selon Ludovic Rioux, secrétaire général de la CGT des livreurs à Lyon, « environ 300 livreurs » ont participé à ce mouvement. « Quelques dizaines », selon Deliveroo.

La coopérative se veut une réponse à des conditions de travail de plus en plus dégradées. « Je dois travailler dix heures par jour pour gagner 100 euros, alors qu’auparavant, cinq ou six heures suffisaient, indique Marine. Il y a trop de livreurs. »

« En sureffectif »

« Trop de livreurs » : une expression qui s’entend un peu partout en France. Avec les confinements, les plates-formes ont agrandi leur équipe et le nombre de « restaurants partenaires ». « Nous avons 15 000 restaurants partenaires, dont 3 000 nous ont rejoints lors du premier confinement », explique-t-on chez Deliveroo, qui assure développer « la taille de [sa] flotte de manière proportionnée à [ses] besoins opérationnels ». Ils sont 11 000 livreurs actuellement. De son côté, Uber Eats indique avoir « 20 000 restaurants partenaires, contre 10 000 un an plus tôt. Et notre activité a doublé entre le deuxième trimestre 2019 et celui de 2020 ». Quant au nombre de livreurs, Uber Eats en comptait 30 000 début 2020 − soit deux fois plus qu’un an plus tôt −, auxquels sont venus s’ajouter 5 000 nouveaux entre mars et juin.

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