Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

ExxonMobil : « A chaque assemblée générale, des actionnaires réclament un virage vers les énergies décarbonées »

La première compagnie pétrolière privée mondiale, qui vient d’annoncer une perte de 22,4 milliards de dollars en 2020, a décidé de créer une filiale consacrée à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Un virage pris sous la pression d’activistes et de puissants fonds de pension, estime Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde »

Publié le 03 février 2021 à 11h17, modifié le 06 juillet 2021 à 13h15 Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Le logo d’ExxonMobil à la Bourse de New York, le 23 avril 2018.

Rien ne va plus chez ExxonMobil. La première compagnie pétrolière privée au monde a annoncé, mardi 2 février, une perte de 22,4 milliards de dollars (18,6 milliards d’euros) en 2020, dans « les conditions de marché les plus difficiles qu’ExxonMobil ait jamais eu à affronter », a expliqué son PDG, Darren Woods. Ces résultats sont dus à la pandémie de Covid-19, qui a fait baisser la consommation et les prix de l’or noir, et à d’énormes dépréciations d’actifs (19 milliards de dollars).

On est loin des 14,3 milliards de profits de 2019, pourtant modestes comparés aux 35 à 45 milliards des années 2006-2008. Le britannique BP a perdu 20 milliards de dollars et Chevron, le numéro deux américain, 5,5 milliards. L’industrie du pétrole n’est plus ce qu’elle était. La compagnie d’Irving (Texas) en est le symbole, honnie par les mouvements écologistes pour avoir financé des travaux niant ses responsabilités dans le réchauffement climatique.

Plusieurs signes montrent que le groupe est à un tournant de son histoire centenaire. Début 2020, M. Woods aurait envisagé un rapprochement avec Chevron, qui aurait permis de réaliser des synergies de coûts et de mieux affronter les crises qui se profilent, alors qu’ExxonMobil a déjà taillé dans ses effectifs de 75 000 salariés. En septembre, la compagnie a essuyé un camouflet : son exclusion du prestigieux indice Dow Jones Industrial Average de Wall Street, au profit de l’éditeur de logiciels Salesforce.

Transition énergétique

C’est le modèle d’affaires de la lointaine héritière de la Standard Oil de John D. Rockefeller, reposant sur la seule extraction de brut, qui est désormais remis en cause. Tout comme ses prévisions hasardeuses sur un pic de la consommation pétrolière en 2040-2050, quand les compagnies européennes le situent quinze ans plus tôt. Les investisseurs sont plus intéressés par des sociétés engagées dans la transition énergétique et numérique, comme les GAFA ou NextEra, le producteur d’électricité éolienne et solaire au fulgurant parcours boursier. ExxonMobil vs NextEra : l’action du premier a baissé de 45 % en dix ans ; celle du second a gagné 500 %. Et Apple 1 000 %.

M. Woods a consenti une timide avancée : la création d’une filiale consacrée à la réduction des émissions de gaz à effet de serre

A chaque assemblée générale, des actionnaires réclament une réelle prise en compte des risques que le changement climatique fait courir à l’activité pétro-gazière. Et un virage vers les énergies décarbonées déjà négocié par Shell, BP, Total ou Eni. Sous la pression d’activistes et de puissants fonds de pension, M. Woods a consenti une timide avancée : la création d’une filiale consacrée à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. ExxonMobil Low Carbon Solutions investira de 2 à 3 milliards de dollars par an, essentiellement pour développer et vendre ses technologies de captage-stockage de CO2, coûteuses et très insuffisantes pour répondre au défi climatique.

Il vous reste 14.25% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.