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Le géant de l’acier ArcelorMittal se lance dans les certificats « verts »

Le premier sidérurgiste mondial, et l’un des premiers émetteurs de CO2 de la planète, détaille son initiative pour réduire son empreinte carbone d’ici à 2030.

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Publié le 17 mars 2021 à 17h47, modifié le 17 mars 2021 à 19h00

Temps de Lecture 3 min.

A l’usine d’ArcelorMittal de Dunkerque (Nord), en mars 2018.

De l’acier « vert » ? La formule peut relever de l’oxymore, tant sa production reste gourmande en énergies fossiles, charbon en tête, et donc émettrice de dioxyde de carbone (CO2). Les sidérurgistes s’engagent, depuis une dizaine d’années, dans la lutte contre le réchauffement climatique, et il était temps d’accélérer le mouvement : au sein des industries lourdes, le secteur est le plus gros émetteur de CO2, avec 2,6 milliards de tonnes par an, indiquait un rapport de l’Agence internationale de l’énergie publié en octobre, soit 7 % à 8 % du total – plus que les émissions du fret routier.

Numéro un mondial du secteur, ArcelorMittal a pris des engagements ambitieux, il y a six mois : réduire ses émissions de 30 % d’ici à 2030, et atteindre la neutralité carbone en 2050, au niveau mondial. Fils du fondateur et nouveau directeur général du groupe, Aditya Mittal a présenté à la presse, mercredi 17 mars, son projet « XCarb », une initiative mondiale et une marque sous laquelle seront regroupés ses projets en matière de réduction des émissions de CO2.

Avec son programme de certification, présenté par M. Mittal comme « le tout premier de l’industrie sidérurgique », ses clients pourront acquérir des certificats liés à leurs achats d’acier. Cela leur permettra de baisser leurs émissions dites « Scope 3 », correspondant aux émissions dont l’acheteur n’est pas directement responsable dans son processus de fabrication. Le groupe annonce qu’il disposera de 600 000 tonnes d’acier vert d’ici à la fin de 2022, soit moins de 1 % de sa production mondiale.

« Nos clients nous le demandent »

Geert van Poelvoorde, le nouveau directeur général Europe, a précisé qu’ArcelorMittal va commercialiser deux types de produits plats et longs sous cette « marque ombrelle » XCarb : un « acier certifié vert », produit dans des hauts fourneaux alimentés par d’autres énergies que le coke (biomasse, hydrogène…), et un produit baptisé « acier recyclé et renouvelable », sorti des fours électriques utilisant des énergies renouvelables pour traiter de la ferraille récupérée, qui a une très faible teneur en carbone.

« Nos clients nous le demandent », car tous ont pris des engagements de réduction de leur empreinte carbone, explique M. van Poelvoorde. M. Mittal espère que cette part d’acier vert atteindra 10 % de la production globale de son groupe en 2030. Mais la démarche concernera d’abord l’Europe, où ArcelorMittal développe déjà différentes technologies. Cet acier arrive sur un marché où les surcapacités de production étaient encore de 25 % à 30 % fin 2019, à la veille de la crise sanitaire.

ArcelorMittal a aussi annoncé, mercredi, la création d’un fonds, XCarb Innovation, doté de 100 millions de dollars (84 millions d’euros) par an. Il soutiendra les entreprises qui, avec leurs propres projets, s’inscriront dans une démarche de décarbonation de la sidérurgie. M. Mittal a toutefois prévenu que cette transition écologique de l’industrie de l’acier ne pourra se faire sans l’intervention des pouvoirs publics. C’est d’ailleurs à un projet européen, en partenariat avec Total et l’IFP Energies nouvelles (Ifpen), que son groupe participe au démonstrateur DMX de Dunkerque (Nord), pour le captage du CO2 émis par ses hauts fourneaux.

Les initiatives se multiplient

Les initiatives se multiplient, surtout en Europe. De nouveaux venus arrivent sur le marché de l’acier plus sobre en CO2. C’est le cas, en 2020, de la petite société suédoise H2 Green Steel (H2GS), qui va produire ce matériau essentiel sans recours aux énergies fossiles, mais avec de l’hydrogène. Dans le nord de la Suède, elle construit un complexe industriel couplant production d’hydrogène-aciérie, qui doit démarrer sa production en 2024 et, selon ses plans, atteindre 5 millions de tonnes à la fin de la décennie.

L’acier commence à s’inscrire dans la nouvelle ère industrielle, plus verte et plus « tech ». Parmi les partenaires du projet H2GS, on trouve la société cofondatrice de Northvolt, fabricant suédois de piles qui construit une usine de batteries dans le nord du pays, et le fondateur de Spotify, Daniel Ek. Le rêve de ces entrepreneurs ? Accélérer la transformation de l’industrie sidérurgique européenne. Et, plus concrètement, voir rouler des voitures électriques dotées d’un habitacle en acier de haute performance « CO2 free ».

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