Branle-bas de combat aux Inrockuptibles. Le jeu de mots est facile, mais résume l’état d’esprit dans lequel s’effectue la réorganisation du groupe créé, en 2009, par le dirigeant de l’antenne française de la banque américaine Centerview, Matthieu Pigasse (coactionnaire du Monde à titre individuel), pour rassembler ses participations dans les médias, au nombre desquels figure le magazine culturel, né en 1986.
Pariant sur une reprise de la vie culturelle en juin, Les Nouvelles Editions indépendantes (Les Inrockuptibles, Radio Nova, le festival de musique Rock en Seine, le magazine féminin en ligne Cheek, etc.) changent de nom et de structure pour mieux endosser le rôle de « militant de toutes les causes culturelles », explique le directeur général du groupe, Emmanuel Hoog.
« Combat », du nom du journal de la Résistance « donné à Matthieu Pigasse par Pierre Bergé en témoignage d’amitié », s’organise désormais en cinq pôles. Combat Editions regroupe les activités print et Web, Combat Studios, les activités audiovisuelles et visuelles, Combat Live la centaine de concerts et festivals organisés chaque année (Rock en Seine, Les Nuits zébrées de Radio Nova, le festival des Inrocks, etc.), tandis que Combat Solutions transforme les régies publicitaires en agences, et Combat Factory se pose en incubateur pour jeunes talents.
En parallèle, Les Inrockuptibles font peau neuve. Nouvelle maquette, nouvelle périodicité, nouvelle qualité de papier et dos carré, etc. « Le rythme de parution hebdomadaire posait problème aux lecteurs, les gens n’avaient pas le temps de les lire, justifie M. Hoog. Alors qu’un numéro qui reste trois semaines en kiosque se vend trois fois plus. » En passant de 29 470 exemplaires en 2019 à 30 089 exemplaires en 2020, la diffusion en France payée a augmenté de 3,79 % l’année dernière.
Fabrication externalisée
Insuffisant pour éviter de nouvelles suppressions de postes au magazine culturel. Déjà délestée d’une trentaine de salariés en 2018, à la suite d’une rupture conventionnelle collective, l’équipe rédactionnelle s’apprête à voir partir six nouvelles personnes, comme l’ont révélé le site Arrêt sur images le 27 mars puis Le Canard enchaîné, le 7 avril. « Deux salariés de la fabrication, deux maquettistes, dont la directrice artistique, ainsi que deux employés administratifs » ont appris qu’ils ne seraient bientôt plus les bienvenus, fait savoir un représentant du personnel.
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