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Une relance économique mondiale à deux vitesses

Plongés dans l’austérité, les pays qui souffrent le plus de la crise sanitaire n’ont pas les ressources pour en sortir et ont besoin de financements extérieurs. Mais la solidarité mondiale n’est pas tout à fait au rendez-vous.

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Publié le 24 avril 2021 à 06h30, modifié le 24 avril 2021 à 06h30

Temps de Lecture 4 min.

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Analyse. Ce sont deux chiffres qui illustrent le basculement en cours dans l’économie mondiale, depuis le début de la crise du Covid-19, il y a un an. Dans ses prévisions d’avril, le Fonds monétaire international (FMI) anticipe une croissance économique exceptionnelle de 6,4 % pour les Etats-Unis en 2021, alors qu’il prévoit une année désastreuse pour l’Afrique subsaharienne. La hausse du produit intérieur brut (PIB) dans cette région ne devrait pas dépasser 3,4 % en 2021, la plus faible au monde. Autrement dit, la pandémie creuse dangereusement les inégalités entre pays riches et pauvres, et stoppe l’ascension des émergents.

Cette crise ne ressemble en rien à la précédente. En 2008, les pays riches avaient été ravagés par la crise financière alors que les pays émergents s’en étaient sortis avec seulement quelques égratignures. C’est aujourd’hui l’inverse : les Etats-Unis devraient retrouver, dès la fin de l’année, leur niveau de PIB d’avant la crise, alors que la convalescence devrait durer des années pour les émergents, voire jusqu’à quatre ans pour les pays d’Afrique subsaharienne. La crise pourrait faire plonger dans l’extrême pauvreté 150 millions d’habitants, principalement dans les pays en développement, d’ici à la fin 2021.

A l’origine de cette grande divergence, plusieurs raisons sont évoquées par les économistes : il y a bien sûr les campagnes de vaccination à plusieurs vitesses, la capacité de certaines économies à mieux s’adapter au confinement grâce au numérique, ou encore le degré de dépendance envers des secteurs sinistrés par les restrictions sanitaires comme le tourisme. Et surtout, les pays en développement n’ont pas les mêmes ressources ni les mêmes capacités administratives que les pays riches pour se protéger de la crise et relancer leurs économies.

Ingéniosité

Avec peu de moyens, ils ont pourtant multiplié les mesures de protection sociale. La Banque mondiale en dénombrait 1 414 dans 215 pays en décembre 2020, contre seulement 103 dans 45 pays quelques mois plus tôt, en mars 2020. Une gageure dans des pays où les pauvres – migrants sans adresse, travailleurs du secteur informel et citoyens sans pièce d’identité – échappent souvent aux filets de protection sociale et sont introuvables dans les bases de données de l’administration.

Les autorités ont dû faire preuve d’ingéniosité, à l’image du gouvernement nigérian, qui a transféré de l’argent à ceux qui rechargent, avec de très petites sommes, leurs comptes mobiles prépayés – un indicateur de pauvreté comme un autre. Cette crise a aussi été l’occasion d’expérimenter des programmes passés à la moulinette de la « méthode par échantillonnage aléatoire » employée par l’Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab (J-PAL). Ce laboratoire, cofondé par les Prix Nobel d’économie Abhijit Banerjee et Esther Duflo, a plaidé, en février 2021, pour une adoption généralisée des programmes de transferts d’argent qui ont fait leurs preuves, selon eux, dans l’amélioration de la sécurité alimentaire et du bien-être des pauvres. Selon la Banque mondiale, au moins 1,1 milliard d’habitants sur la planète en ont bénéficié, un chiffre qui a augmenté d’au moins 240 % pendant la crise.

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