Les plus optimistes espéraient bénéficier de la levée des restrictions pour les déplacements interrégionaux et de la clientèle du long week-end de l’Ascension, à la mi-mai. Las ! Les commerces de biens non essentiels – comme les rayons non alimentaires des grandes surfaces – rouvriront à partir du mercredi 19 mai, comme l’a annoncé le président de la République, Emmanuel Macron, dans un entretien accordé à la presse quotidienne régionale.
Les plus grandes surfaces (et les centres commerciaux), celles excédant 20 000 mètres carrés, ont le rideau baissé depuis le 31 janvier, tandis que les plus petits magasins ont dû fermer boutique, le samedi 3 avril. A cette date, 150 000 commerces avaient porte close. « Enfin de la lumière au bout du tunnel, s’exclame Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du commerce, la fédération de la distribution non alimentaire. Cela va donner des perspectives aux commerçants, qui vont pouvoir commencer à préparer leur réouverture. »
Le calendrier annoncé par le chef de l’Etat leur a surtout donné un motif de satisfaction : le 19 mai, tous devraient être autorisés à ouvrir leurs portes, sans distinction de taille ou de région. Lors du premier déconfinement, en mai 2020, les grands centres commerciaux n’avaient pas pu rouvrir avant le mois de juillet, une décision qu’ils avaient fini par faire tomber en justice. « A condition, bien sûr, que ce principe soit maintenu jusqu’au bout, car, dans son interview, le chef de l’Etat a pris soin de préciser que cette date pouvait être remise en cause localement en cas d’aggravation de la situation », nuance M. Petiot.
Dispositif d’aide au paiement des loyers
Au début de cette semaine, les fédérations de commerçants s’étaient montrées très inquiètes des dernières rumeurs qui circulaient. Elles faisaient état d’un projet de réouverture territorialisée en fonction des taux d’incidence, ce qui, financièrement, aurait étranglé encore davantage les magasins. Par exemple, Ikea, enseigne historiquement centrée sur des magasins de périphérie de grande taille, comptabilise sept mois de fermeture depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Or chaque mois avec le rideau baissé équivaut à un manque à gagner de 200 millions d’euros.
Les discussions se sont accélérées entre le ministère de l’économie et les fédérations de commerçants, car des enseignes sont exclues de certains mécanismes d’aide gouvernementale
Pour autant, cette date du 19 mai ne satisfait pas complètement les commerçants, car elle ampute un mois « de fortes marges, et donc très important pour les acteurs », précise Yohann Petiot. Mai, en effet, peut représenter jusqu’à 20 % de l’activité de l’année pour certaines enseignes, notamment celles qui vendent des produits liés à la fête des mères, et entre 8 % et 10 % pour celles d’habillement.
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