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Taxation des riches : en France, le gouvernement n’entend pas mettre davantage à contribution les plus aisés

Les oppositions de gauche comptent bien remettre le sujet de l’impôt sur la fortune au cœur de la campagne présidentielle.

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Publié le 29 avril 2021 à 10h30

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Lors d’une manifestation des « gilets jaunes », devant le ministère de l’économie, à Paris, en avril 2019.

Emmanuel Macron finira-t-il son quinquennat comme il l’a commencé, dans le costume de « président des riches » ? L’expression avait surgi avec la suppression, en 2018, de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), remplacé par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), promesse de campagne du candidat. La révolte fiscale et sociale des « gilets jaunes » avait relancé le débat. Désormais, c’est la pandémie de Covid-19 qui ajoute une pierre à l’édifice.

La crise sanitaire et ses répliques économiques ont jeté une lumière crue sur les conditions de travail et la rémunération des « premiers de corvée » et des soignants. Quant aux milliards du « quoi qu’il en coûte », ils ont fait exploser la dette et multiplié les interrogations sur la manière de financer la relance. A un an du scrutin présidentiel, le thème parle aux Français : ils sont 72 % à se dire favorables à une taxe sur les hauts revenus, selon un sondage OpinionWay pour Les Echos du 20 avril.

« Les lignes bougent. La taxation des plus riches sera un sujet de campagne important. A situation exceptionnelle, effort exceptionnel ! », veut croire la députée PS du Puy-de-Dôme, Christine Pirès-Beaune. Pour autant, elle ne « fait pas de l’ISF un totem », mais réclame plutôt « une contribution exceptionnelle à partir d’un seuil de revenu très élevé ». « La dichotomie entre l’imposition des revenus du travail et ceux du capital (financier ou patrimoine) va à l’encontre de ce que prônait Emmanuel Macron à son arrivée au pouvoir, le mérite contre la rente », souligne-t-elle. Alors que la taxe d’habitation (TH) va être supprimée progressivement, par tiers, à partir de cette année pour les 20 % de ménages qui la paient encore, « on pourrait aussi envisager un moratoire sur une partie de cette suppression, pour les 10 % les plus riches, par exemple », indique-t-elle.

« La dichotomie entre l’imposition des revenus du travail et ceux du capital va à l’encontre de ce que prônait Emmanuel Macron à son arrivée au pouvoir, le mérite contre la rente », Christine Pirès-Beaune, députée PS du Puy-de-Dôme

Pour le député de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel (LFI) , « il faut deux taxes : une sur les très hauts revenus et une sur le capital, en ciblant les entreprises qui font des profits et distribuent des dividendes tout en touchant des aides publiques ». Il n’est pas le seul à souhaiter cibler les grands groupes, alors que les Etats-Unis ont donné une nouvelle impulsion au projet d’un impôt minimum mondial sur les bénéfices des entreprises. « L’enjeu n’est pas tant sur les particuliers que sur les multinationales, qui pratiquent, depuis des années, l’optimisation fiscale. Et pas seulement sur les GAFA [Google, Amazon, Facebook et Apple], comme le prétend Bruno Le Maire », indique Emilie Cariou, députée (ex-LRM) de la Meuse. Elle prône également de relever la « flat tax » (prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital), fixée à 30 % depuis 2018, dans l’idée de doper la compétitivité du pays.

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