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Des sanctions et des boycotts pour faire reculer l’armée birmane

Malgré leur impact limité, les sanctions économiques ciblées constituent l’une des principales revendications des militants antirégime.

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Publié le 04 mai 2021 à 09h50

Temps de Lecture 3 min.

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Rassemblement du mouvement Extinction Rébellion pour protester contre la junte birmane devant le siège de la compagnie Total, à La Défense (Hauts-de-Seine), le 25 mars 2021.

En l’absence de sanctions de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour cause d’obstruction russe et chinoise, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne ont réimposé des sanctions contre les généraux birmans, ainsi que contre deux conglomérats contrôlés par l’armée, la Myanmar Economic Holdings Public Company Limited (MEHL) et la Myanmar Economic Corporation Limited (MEC) et leurs filiales. Trois autres structures étatiques dans les pierres précieuses, les perles et le bois sont visées depuis avril par le département du Trésor américain.

Ces sanctions posent la question de leur efficacité. La Tatmadaw, l’armée birmane, a survécu à celles imposées jusqu’à la démocratisation de 2016. Et d’autres partenaires économiques moins regardants, et largement plus présents dans l’économie birmane – comme la Chine, qui dénonce des « pressions arbitraires » –, se pressent au portillon.

Elles n’en interviennent pas moins à un moment crucial : « L’impact actuel des sanctions est émotionnel et psychologique », explique, depuis Rangoun, Thibaut Bara, chercheur invité au Centre pour le développement économique et social, un centre de recherche birman. « Malgré la pauvreté et le chômage qui explosent, l’état d’esprit de la population est à la guerre civile. Tout revers, même symbolique, des généraux est une victoire qui aide la résistance à garder espoir malgré la répression brutale. »

« Lumière braquée » par le coup d’Etat

Pour les Birmans, rien n’est joué : « L’armée n’avait pas anticipé une telle résistance. Depuis trois mois, on est dans un face à face aux asymétries flagrantes, estime Sophie Boisseau du Rocher, de l’Institut français des relations internationales (IFRI). Le gouvernement d’unité nationale [formé par des députés en exil] multiplie les initiatives politiques. Il prend beaucoup de risques et mérite d’être soutenu. Et on aurait tort d’exclure complètement que les discussions en coulisse menées par l’Asean [Association des nations d’Asie du Sud-Est] ne puissent infléchir le cours des événements. »

« Désormais, tous les militants birmans appellent à des actions de boycottage, pas seulement les défenseurs des Rohingya », explique Sophie Brondel, de l’ONG Info Birmanie

A ces sanctions s’ajoute un autre levier économique : la campagne de boycottage contre les sociétés étrangères en affaires avec la Tatmadaw lancée à l’origine par l’ONG Justice For Myanmar, un groupe de militants birmans, en avril 2020, sur la base d’un rapport de 2019 détaillant l’emprise de l’armée sur l’économie du pays à la suite des exactions contre les Rohingya et d’autres ethnies minoritaires. Celui-ci émanait d’une mission internationale indépendante d’experts du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

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