Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

L’autofinancement du Musée Rodin, sérieux handicap en temps de pandémie de Covid-19

Les recettes de billetterie ont fondu de 73 % en 2020, alors que l’institution, dotée d’un statut d’ayant droit du sculpteur, ne peut pas recourir au chômage partiel

Par 

Publié le 17 mai 2021 à 10h48, modifié le 18 mai 2021 à 09h52

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

« L’Homme qui marche », du sculpteur Auguste Rodin (1840-1917), à l’hôtel Biron, qui abrite le Musée Rodin, à Paris, le 12 novembre 2015.

Experte en sculpture du XIXe siècle, Amélie Simier vient d’arriver à la tête du Musée Rodin, après avoir dirigé le musée d’un autre sculpteur, Bourdelle – les deux artistes ayant entretenu d’abord des relations de travail avant une longue amitié. Le musée et son jardin en fleurs rouvriront au public le 19 mai, avec une exposition Picasso-Rodin, dont une thématique complémentaire sera présentée au Musée Picasso, à Paris. Tout est prêt, accroché aux cimaises, et le musée s’apprête à sortir de mois de torpeur. « Avec la jauge imposée de 8 mètres carrés par personne, cinquante visiteurs pourront voir l’exposition en même temps », souligne la nouvelle directrice.

Inauguré en 1919 dans l’hôtel Biron, dans le 7e arrondissement de Paris, le Musée Rodin a pour particularité d’être un musée national, sous la tutelle du ministère de la culture, qui s’autofinance à 100 %. L’artiste a donné ses biens et ses œuvres à l’Etat en 1916 et le musée a hérité du statut d’ayant droit du sculpteur. Il est détenteur du droit moral sur son œuvre et, à ce titre, peut effectuer et vendre des éditions originales de bronzes, produites à partir des moules ou des modèles originaux légués par l’artiste.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Auguste Rodin, éternel modèle

Si « Rodin a été visionnaire en prévoyant les moyens d’autofinancer le musée », comme le souligne Amélie Simier, l’année 2020 s’est avérée financièrement difficile en raison de la pandémie de Covid-19. Selon le rapport annuel, la fréquentation a chuté de 73 %, à 147 846 à Paris, et à 5 217 dans le second site, à Meudon (Hauts-de-Seine), dans la villa des Brillants, où se situait l’atelier de Rodin.

Apports financiers

« La billetterie représente, en année normale, près de 50 % des recettes », rappelle Amélie Simier. Et, comme au Louvre ou au Musée d’Orsay, les trois quarts des visiteurs viennent de l’étranger. Or, le public extra-européen a disparu en 2020 et les voyageurs européens se sont raréfiés. Ce qui s’est traduit par une perte de recettes de billetterie de 2 millions d’euros. Toujours en raison du Covid-19, même si quelques manifestations ont pu se tenir en début d’année, comme le défilé Dior dans le jardin, les revenus des locations d’espace ont fondu de 64 %.

Auguste Rodin avait prévu douze exemplaires au maximum par œuvre, l’un d’eux restant systématiquement dans les collections du musée

Les ventes physiques de la boutique se sont effondrées, mais celles en ligne ont augmenté de 4 %. Amélie Simier se réjouit toutefois que les mécènes aient continué à soutenir le musée. L’appui financier de la caisse de réassurance CCR Re et d’AM Conseil a permis d’acquérir un trésor national, l’assemblage d’origine de la sculpture Je suis belle. Autre apport financier d’importance : deux œuvres monumentales issues du quota d’éditions originales en bronze encore possibles, le Monument à Victor Hugo ainsi que La Défense, ont été produites pour rejoindre les collections du Louvre Abu Dhabi.

Il vous reste 44.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.