Vous n’allez pas en croire vos oreilles. La qualité de l’audio se rappelle au bon souvenir auditif de ceux qui ont eu la chance de connaître le son analogique de « haute-fidélité » des années 1960 à 1990.
Toutes les conditions sont réunies pour que le son en haute définition s’impose progressivement au monde numérique, que cela soit sur les plates-formes de musique en ligne ou sur celles qui proposent des contenus parlés (streaming, webradios, podcasts, livres audio…). Le suédois Spotify, numéro un mondial du streaming musical, et l’américain Apple Music, l’un des derniers arrivés sur ce marché du flux audio en continu, fourbissent d’ailleurs leurs armes en vue de proposer dès cette année de la qualité « hi-fi » pour tous.
Le grand public, et pas forcément les seuls mélomanes, est de plus en plus demandeur d’une meilleure qualité pour leurs oreilles. « En France, comme dans les principaux pays d’Europe, la qualité du son est le premier critère d’achat d’un casque pour six acheteurs sur dix. Ceci est une quasi-évidence, le critère étant assez constant depuis deux ans et plus de 10 points au-dessus des critères suivants que sont le confort, le sans-fil, ou encore la facilité de connexion à d’autres équipements », constate Julien Peleton-Granier, directeur de recherche à l’Institut d’études de marché GfK. De son côté, la Fnac, l’un des premiers vendeurs d’audio en France, entend réinvestir dans des auditoriums pour séduire les mélomanes.
Le regain d’intérêt pour les disques vinyles illustre aussi cette quête du son hi-fi, émis en mode analogique à partir d’une platine (le tourne-disque) par la lecture mécanique du microsillon gravé sur une fine galette de PVC !
« Le MP3 est allé dans la mauvaise direction »
Au niveau mondial, d’après la Fédération internationale de l’industrie phonographique (l’IFPI), le chiffre d’affaires des vinyles a bondi de 23,5 % en 2020 pendant que le CD – le fameux compact-disc à lecture optique – chutait de 11,9 %. En déclin mais réputés pour leur meilleur rendu sonore par rapport au streaming, ces deux supports constituent le marché physique qui a ainsi généré au niveau mondial 4,2 milliards de dollars (3,5 milliards d’euros) de chiffre d’affaires l’an passé, soit encore près de 20 % du total de la musique enregistrée.
« Le MP3 des années 2000 a détourné les utilisateurs de la qualité hi-fi vers la quantité des catalogues infinis mis en ligne, tandis que le sans-fil s’est greffé sur cette tendance à la dématérialisation en raflant le marché avec de petites enceintes Bluetooth ou Wi-Fi, voire multi-room », témoigne Stéphane Gissy, chef de produits hi-fi chez Fnac Darty.
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