Deux terminaux, deux ambiances. Ou plutôt, quatre terminaux, trois ambiances. Voilà l’expression qui pourrait décrire au mieux les halls de départ de l’aéroport d’Orly, mercredi 16 juin au matin. Dans le spacieux hall des départs du terminal 3, inauguré en avril 2019, les petits groupes de passagers poussent leurs chariots à bagages, l’air content. « Ça fait du bien, sourit Céline, qui s’envole pour la Martinique avec ses deux enfants et son mari. C’est une délivrance de retourner voir notre famille. On est assez stressés, mais les démarches n’ont pas été trop compliquées. »
Joyeux, l’air est aussi chargé de stress. D’ailleurs, au loin, une dispute éclate. Un aspirant vacancier s’en prend au personnel pour une histoire de valise trop lourde. « C’est régulier, mais dans l’ensemble ça se passe très bien », indique Séverine, coordinatrice service client. « Aujourd’hui, au total à Orly, nous accueillons 40 000 passagers, hier c’était 36 000. On voit une nette évolution depuis la levée des motifs impérieux. Mais ça reste bien moins qu’en 2019, où nous accueillions 90 000 voyageurs à la même période. »
En effet, l’aéroport porte les stigmates des quinze mois de crise du secteur, conséquence de la pandémie de Covid-19. Du côté des terminaux 1 et 2, qui ont pourtant « rouvert cette semaine », c’est le calme plat. Les guichets sont fermés, les panneaux d’affichage des compagnies aériennes éteints. Et, au total, sur les 26 boutiques, cafés et restaurants que l’on dénombre, seuls trois ont relevé leurs rideaux : une boulangerie Paul, une boutique Relay, et un petit comptoir Ladurée. Mais, de l’autre côté de la sécurité, « toutes les boutiques sont ouvertes », assure l’attachée de presse d’Air France à Orly.
« Grande déception »
A une dizaine de minutes à pied de là, le climat est tout autre devant le terminal 4, principalement dédié aux vols vers les Antilles et le Maghreb. Sous le soleil, déjà très chaud malgré l’heure matinale, les familles, enfants en bas âge compris, patientent dans la queue en zigzag. Une agente de sécurité prie – en criant – les arrivants de préparer leur billet d’avion.
A l’intérieur, dans une nouvelle file qui s’étire sur plusieurs dizaines de mètres, un père de famille témoigne, fatigué : « Tout est très mal organisé, c’est une grande déception. On patiente dehors pendant près d’une heure, avec les deux enfants, alors qu’on a suivi le conseil d’arriver quatre heures à l’avance. Maintenant on doit supporter une longue attente à l’intérieur, alors que j’ai la carte prioritaire. Au final, ça va nous faire un voyage de vingt-quatre heures, pour un vol de moins de quatre heures. »
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