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La relocalisation des cycles Mercier, stoppée par l’Etat, tourne au fiasco dans les Ardennes

La préfecture a annoncé le retrait de l’Etat de ce projet censé redynamiser un territoire sinistré. Elus locaux et citoyens abasourdis devaient se rassembler, mardi 3 août, en signe de protestation.

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Publié le 03 août 2021 à 01h45, modifié le 03 août 2021 à 15h15

Temps de Lecture 4 min.

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Les anciennes friches industrielles de Revin (Ardennes), le 3 janvier 2020, qui devaient accueillir une usine des cycles Mercier.

« Le sanglier des Ardennes, notre emblème, est courageux et tenace, mais il ne se fait pas avoir aussi facilement que ça. Les Ardennais n’aiment pas qu’on se moque d’eux. » Comme d’autres citoyens et acteurs locaux de la vallée de la Meuse, le député (LR) des Ardennes Pierre Cordier est remonté. Tous se rassemblaient ce mardi 3 août, en fin de matinée, pour demander des comptes : alors qu’il devait injecter plus de 5 millions d’euros pour aider à redynamiser ce territoire, l’Etat a décidé de se retirer du projet d’implantation des cycles Mercier à Revin.

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L’occasion semblait pourtant belle pour cette ville de 6 000 habitants, au taux de chômage élevé (26 %), qui abritait autrefois les usines de machines à laver Arthur Martin, avant d’être marquée par la crise industrielle. Jusqu’à 270 emplois « 100 % locaux » devaient normalement voir le jour à partir de la fin de 2021, afin de fabriquer 500 000 vélos Mercier par an. La marque de bicyclette centenaire, associée aux heures de gloire de Raymond Poulidor, souhaite revenir en France après avoir délocalisé en Asie, alors que le marché du vélo est en pleine croissance. « Ce projet coche toutes les cases, sur la réindustrialisation ou l’écologie », note Jean-Marc Seghezzi, PDG de CEMF et des cycles Mercier.

Revirement de Bercy

Le 15 mars, Jacqueline Gourault, ministre de la cohésion des territoires, s’était rendue à Revin et avait confirmé le soutien financier de l’Etat, qui devait dépasser les 5 millions d’euros, au titre du dispositif Territoires d’industrie et du fonds « friches industrielles ». En tout, sur un projet au coût évalué entre 11 millions et 15 millions d’euros, l’investissement était assuré pour les deux tiers par l’Etat et les collectivités locales.

C’était compter sans le revirement de Bercy. Mercredi 28 juillet, Jean-Marc Seghezzi reçoit une réponse négative de la Banque publique d’investissement. Le lendemain, le couperet tombe pour de bon : la préfecture des Ardennes annonce le retrait inattendu de l’Etat. « Les services de l’Etat ont relevé des faits suffisamment graves pour considérer en responsabilité qu’il n’est pas possible d’engager de l’argent public », a annoncé le préfet, Jean-Sébastien Lamontagne.

« On aurait pu se prémunir de toute annonce publique à renfort de présence ministérielle, quand on voit le résultat aujourd’hui » Jean Rottner, président de la région Grand-Est

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