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Gaz : « les prix atteignent des niveaux jamais vus depuis vingt ans »

En faiblissant, le vent du Nord a mis à l’arrêt les éoliennes britanniques. A la météo, s’est ajoutée la reprise de la demande, plus forte que prévu, avec une conséquence immédiate sur le prix de l’électricité pour les particuliers et les entreprises et, de ce fait, sur la reprise et le niveau de l’inflation en Europe, observe Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Publié le 14 septembre 2021 à 10h22, modifié le 14 septembre 2021 à 10h47 Temps de Lecture 2 min.

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Des éoliennes gérées par EDF, près d’Hartlepool, dans le nord-est de l’Angleterre, le 3 mai 2021.

Pertes et profits. L’été s’achève en pente douce en cette mi-septembre. Les températures restent clémentes et les terrasses bien remplies. Alors pourquoi se soucier de l’hiver ? Peut-être parce qu’il faut écouter les marins qui se méfient du calme plat. Face aux côtes écossaises et anglaises, le vent faible n’est pas de bon augure. Surtout depuis que ces mers agitées se sont hérissées de milliers d’éoliennes équivalant à la production électrique de plus de huit tranches nucléaires. La plus grosse capacité au monde. A elles seules, elles fournissent le quart de l’électricité consommée par le Royaume-Uni…, quand le vent souffle.

Et en ce début septembre, les machines se sont mises à l’arrêt. Cet évènement climatique anodin a plongé le monde de l’énergie dans l’inquiétude. Quand les éoliennes s’arrêtent, il faut compter sur les autres sources de production d’électricité pour alimenter le pays. Dans les îles Britanniques, c’est le gaz, le nucléaire et le charbon. On peut enfin puiser dans les réserves. Mais celles-ci sont au plus bas, tandis que les centrales nucléaires sont en maintenance ou à l’arrêt. Reste le gaz et le charbon. Le gestionnaire du réseau britannique a demandé en urgence à EDF de rouvrir une des dernières centrales à charbon.

L’Europe s’inquiète

Résultat, en faiblissant, le vent du Nord à fait s’envoler les cours du charbon et surtout du gaz. Pour ce dernier, les prix atteignent des niveaux jamais vus depuis vingt ans. Car, à la météo, s’est ajoutée la reprise de la demande, plus forte que prévu. Le phénomène ne se limite pas au Royaume-Uni, et c’est toute l’Europe qui s’inquiète de la situation. De passage sur le Vieux Continent, un envoyé officiel du département américain de l’énergie a fait part de sa vive inquiétude au regard des très faibles réserves européennes et de l’insuffisance des fournitures de gaz. Les Américains sont au maximum de leur capacité et les Russes peinent à fournir la demande. On comprend mieux l’empressement des Allemands à achever la construction du gazoduc Nord Stream 2 dans la mer Baltique.

La transition climatique, qui demanderait logiquement l’arrêt des productions de charbon et de gaz, attendra encore un peu. Le charbon disparaîtra du Royaume-Uni et de France dès 2024, mais pour le gaz, ce sera bien plus long. C’est ce que nous rappelle le vent dont la faiblesse soudaine a une conséquence immédiate sur le prix de l’électricité pour les particuliers et les entreprises et, de ce fait, sur la reprise et le niveau de l’inflation en Europe. Petite cause, grands effets.

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