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Un milliard d’euros d’investissements en moins de 12 heures : du jamais-vu pour la French Tech

Au premier semestre, les start-up françaises ont déjà récolté 5,1 milliards d’euros, soit presque autant que sur 2020. Dans le milieu, on n’y voit pas une bulle, mais la démonstration de l’arrivée à maturité d’un écosystème.

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Publié le 22 septembre 2021 à 12h30, modifié le 23 septembre 2021 à 10h32

Temps de Lecture 4 min.

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Adrien Nussenbaum, cofondateur et PDG de Mirakl, à Sun Valley (Idaho, Etats-Unis), le 8 juillet 2021.

En réussissant à boucler un tour de table d’un peu plus de 470 millions d’euros, annoncé mardi 21 septembre, Mirakl, une société qui propose aux entreprises une solution logicielle pour développer leur propre place de marché, pensait certainement marquer les esprits, après les 255 millions déjà levés en septembre 2020.

Las, aux premières heures de la journée de mardi, Sorare, une jeune pousse qui a développé un concept de vignettes Panini 2.0 consacré à l’univers du football, lui a volé la vedette en annonçant une levée de fonds de 585 millions d’euros. Un record pour une start-up française.

En moins de douze heures, la French Tech a réussi à attirer plus de 1 milliard d’euros d’investissements privés. Du jamais-vu. Fondée en 2012, Mirakl est désormais valorisée à près de 3 milliards d’euros, contre 3,6 milliards d’euros pour Sorare, qui ne compte que trois années d’existence. Et ce n’est pas tout. Le site Vestiaire Collective a annoncé, mercredi 22 septembre, avoir levé 178 millions d’euros et Sunday, la solution de paiement express au restaurant, lancée il y a seulement cinq mois, notamment par le groupe Big Mamma, devait officialiser un apport de fonds privés de 100 millions de dollars (85 millions d’euros) le même jour.

Crainte d’un phénomène de surchauffe

C’est peu dire que la French Tech est en pleine accélération. Au premier semestre, les start-up françaises ont déjà récolté 5,1 milliards d’euros, soit presque autant que sur 2020. Dès l’été, les observateurs s’accordaient pour dire que la barre symbolique des 10 milliards pourrait être atteinte à la fin de l’année. Les annonces de Sorare et de Mirakl l’ont brutalement rapprochée de la ligne d’arrivée. « Les choses se passent un peu plus vite qu’on ne l’avait anticipé, il y a un effet boule de neige », se réjouit Paul-François Fournier, directeur exécutif de Bpifrance.

Au point de faire craindre un phénomène de surchauffe, voire de bulle ? Dans le milieu, on préfère y voir une démonstration de l’arrivée à maturité d’un écosystème que les pouvoirs publics se sont efforcés de construire depuis 2013. Pour Cédric O, secrétaire d’Etat au numérique, « les levées de Sorare et de Mirakl prouvent la nouvelle dimension économique de la French Tech ». « Les actifs sont plus chers qu’il y a deux ou trois ans, mais de meilleure qualité en termes de croissance, de chiffre d’affaires », estime aussi Benoist Grossmann, à la tête du fonds Eurazeo Investment Manager.

Certes, le cas Sorare est totalement atypique : la société n’a que trois ans, et sa plus grosse levée de fonds, en février, dépassait à peine les 40 millions d’euros. « [C’]est un ovni, il n’est pas représentatif du parcours classique de financement », admet Xavier Lorphelin de Serena Capital. Mais tous ceux qui ont eu à connaître le détail de ses résultats financiers admettent que les perspectives sont prometteuses, quand bien même l’objet de la société pourrait paraître futile à certains. Par ailleurs, Sorare incarne bien l’un des mouvements récents de la scène tech française : l’arrivée des plus grands fonds internationaux, capables de faire des chèques à cinq zéros. Ainsi, c’est SoftBank, l’acteur le plus puissant du moment, qui est aux commandes des opérations réalisées par Sorare et par Contentsquare en 2020…

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