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« Si l’adieu africain se concrétise, que fera Bolloré des milliards récupérés qui viendront s’ajouter à ceux issus de la vente d’Universal Music Group ? »

Tenté de se séparer de son activité logistique en Afrique, l’homme d’affaires breton pourrait en profiter pour monter au capital de Vivendi, mais ce serait mettre tous ses œufs dans le même panier, estime Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Publié le 15 octobre 2021 à 10h17, modifié le 16 octobre 2021 à 05h02 Temps de Lecture 2 min.

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Vincent Bolloré, à Paris, en avril 2018.

Pertes et profits. Signe des temps, Vincent Bolloré, le plus africain des Bretons, semble préférer aujourd’hui les vocalises de Taylor Swift aux plaintes d’Alpha Condé. La première, chanteuse vedette d’Universal Music, a largement contribué à gonfler la fortune de la dynastie familiale, grâce au succès phénoménale de l’introduction en Bourse d’Universal Music Group, le 21 septembre. Le second, un vieil ami, a été renversé de la présidence de Guinée par un putsch le 5 septembre. Il croupit désormais dans une geôle secrète de Conakry. Cela a-t-il poussé le financier à envisager de quitter l’Afrique, qui a si longtemps assuré sa prospérité ? Des raisons plus profondes pourraient conduire le groupe d’Ergué-Gabéric, dans le Finistère, à larguer les amarres.

Les activités logistiques du groupe sont puissantes, avec une quinzaine de ports gérés sur le continent, des routes et des lignes de chemin de fer, avec des rentrées d’argent régulières et prévisibles. Mais c’est aussi une activité capitalistique. Selon les analystes d’AlphaValue, le groupe va devoir dépenser 1 milliard d’euros, en 2021, dans ses infrastructures. Or, il fait face à des adversaires bien plus riches que lui, comme DP World, le groupe de Dubaï, qui peut puiser dans les caisses des Emirats arabes unis pour financer son expansion, ou son ennemi juré, China Merchants Group (CMG), grand orchestrateur des « routes de la soie » et propriété de l’Etat chinois.

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Ces deux-là se disputent le marché africain à coups de milliards et s’affrontent devant les tribunaux internationaux, comme lorsque CMG a, en 2018, chipé à DP World le port de Djibouti dans des conditions jugées douteuses. La profondeur de leurs poches est insondable, ils jouent dans une autre ligue. D’autant que les affaires de corruption qui émaillent ce métier sont de plus en plus difficiles à contenir, et leurs répercussions, notamment en matière d’image, peuvent affecter les autres activités.

Plus financier qu’industriel

Compte tenu de la conjoncture actuelle, marquée par les pénuries en tout genre, la valorisation des activités logistiques devrait suivre l’envolée des prix de transport et de stockage. Le moment est donc peut-être opportun pour valoriser une telle activité, surtout quand on tente de faire le ménage avant de prendre sa retraite.

Si l’adieu africain se concrétise, que faire des milliards récupérés qui viendront s’ajouter à ceux issus de la vente d’Universal Music Group ? La logique voudrait qu’ils permettent de prendre le contrôle majoritaire sur Vivendi, désormais navire amiral du groupe, mais dont il détient moins de 30 % du capital. Mais l’homme d’affaires, plus financier qu’industriel, n’aime pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Les transitions numérique et énergétique en cours ouvrent le champ des possibles pour tous les entrepreneurs audacieux. Mais est-ce encore l’ambition de Vincent Bolloré ?

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