Yannick Jadot s’est qualifié pour le second tour de la primaire écologiste en obtenant 27,70 % des voix, selon les résultats dévoilés par Europe Ecologie-Les Verts (EELV), dimanche 19 septembre. Il affrontera Sandrine Rousseau, qui a réuni 25,14 % des votes au premier tour, lors d’un nouveau vote en ligne entre les samedi 25 et mardi 28 septembre qui déterminera le candidat écologiste pour l’élection présidentielle.
L’eurodéputé de 54 ans, seul nom testé dans les sondages pour la présidentielle, faisait figure de favori du premier tour. L’écologiste tire notamment sa notoriété de son succès en tant que tête de liste EELV aux élections européennes de 2019 (en troisième position avec 13,5 % des suffrages). Il va tenter de faire aussi bien qu’en 2016 lorsqu’il avait remporté la primaire des écologistes face à Michèle Rivasi, avant de soutenir Benoît Hamon, le candidat du Parti socialiste, dans une alliance qu’il regrette encore aujourd’hui.
Le cinquantenaire a longtemps assumé une certaine distance avec les rouages du parti Europe Ecologie-Les Verts, et une ligne davantage en faveur des entrepreneurs que nombre de militants. Selon lui, en effet, la transition écologique passe par l’action d’entrepreneurs convaincus.
Parmi les écologistes, il a pu être parfois qualifié par certains de « réalo » ou de « Vert allemand », terme dépréciatif pour l’aile gauche d’EELV puisque les écologistes d’outre-Rhin acceptent de s’allier avec la droite. Des critiques qui agacent Yannick Jadot. « Toute ma trajectoire, altermondialiste, contre les accords de libre-échange, mes actions au Bangladesh, à Greenpeace prouvent tout le contraire. Mais je dis aussi qu’on ne peut pas changer la société contre les entreprises. Donc, il faut parler à tout le monde. Voilà… », se justifiait-il encore récemment.
« Construire plutôt qu’additionner »
Cela ne l’empêche pas de se rendre à la manifestation des policiers en mai dernier, estimant devoir se saisir du thème de la sécurité, quitte à agacer dans son parti. Mais depuis plusieurs mois, Yannick Jadot ménage aussi la gauche, affichant des discussions avec les socialistes, donnant des gages sur son écologie « de combat » et sur sa « loyauté » à EELV.
Soutenu par l’ex-candidate des Verts en 1995 et 2007, Dominique Voynet, l’ancienne présidente écologiste de la région Nord-Pas-de-Calais, Marie-Christine Blandin, ou encore le coprésident du groupe écologiste au Parlement européen, le Belge Philippe Lamberts, Yannick Jadot défend « une économie régulée écologiquement et socialement ».
Pour lui, seule l’écologie politique est en capacité de rassembler largement toute la gauche, y compris les déçus du macronisme. Persuadé que l’on peut « être radical et pragmatique », Yannick Jadot veut « esquisser une nouvelle matrice, un chemin qui ne soit pas la simple addition de la première gauche et de l’écologie ». Comprendre « construire plutôt qu’additionner », selon ses propres mots en février 2021.
Encore faudra-t-il que les écologistes lui réitèrent leur confiance lors du second tour. Un pari osé, les favoris des dernières primaires chez les Verts – Cécile Duflot en 2016 et Nicolas Hulot en 2011 – n’étant pas parvenus à s’imposer.
Contribuer
Réutiliser ce contenu