L’histoire ne dit pas s’il était en train de siroter un cocktail dans un transat, mais Peter Bosz passait du bon temps à Curaçao, une île des Caraïbes, quand il a reçu, en mai, un appel de Vincent Ponsot, directeur général du football de l’Olympique lyonnais (OL). Deux jours plus tard, le Néerlandais succédait officiellement à Rudi Garcia sur le banc du club rhodanien.
Il n’a pas tardé à confirmer l’un de ses traits de caractère : une certaine franchise. En tout début de saison, au sortir d’un match nul 3-3 contre Clermont le 22 août, l’entraîneur de 57 ans a tancé ses joueurs en regrettant publiquement de voir « des choses qui ne se produisent pas chez les U12 », les moins de 12 ans.
Depuis, son équipe donne le sentiment de monter en puissance. L’OL va affronter le PSG, dimanche 19 septembre au Parc des Princes, dans la lancée d’une série de trois victoires consécutives (1-0 à Nantes et 3-1 contre Strasbourg en championnat ; 2-0 sur la pelouse des Glasgow Rangers en Europa League jeudi 16 septembre).
En 2017, alors qu’il entraînait l’Ajax Amsterdam, Peter Bosz avait croisé la route de l’OL en Europa League, laissant au président du club lyonnais « le souvenir d’une demi-finale qui nous avait causé mille martyrs ». Quatre ans plus tard, lors de la conférence de presse de présentation, Jean-Michel Aulas se félicitait de la signature d’un coach correspondant au profil recherché : « expérimenté », proposant un jeu « offensif », reconnu pour « faire jouer les jeunes ». Avec un atout supplémentaire : sa maîtrise de la langue de Molière, assimilée durant sa carrière de joueur.
Penser le football comme un jeu d’échecs
Quand il débarque au Sporting Club de Toulon en 1988, celui joue alors milieu de terrain n’a pas encore le crâne glabre, mais une épaisse touffe de cheveux bruns qui colle à l’époque. En moins de six mois, le Néerlandais apprend le français et « réussit à le parler aussi bien sinon mieux que certains Français », s’amuse Rolland Courbis.
Comme il ne pouvait pas se contenter de ses qualités techniques, le Néerlandais a été obligé de compenser avec ses qualités tactiques
Son ancien entraîneur se souvient surtout d’un « grand professionnel ». « Nous, à l’époque, à Toulon, on était “méchants” sur le terrain. Il s’est vite adapté. Et disons que ce n’était pas le dernier pour mettre le pied », complète Luigi Alfano, son coéquipier de l’époque, spécialiste dans l’art de la découpe. Après trois saisons sur la Rade, le milieu de terrain partira au Feyenoord Rotterdam, avec lequel il sera champion des Pays-Bas en 1993. Entre-temps, il est sélectionné pour participer au Championnat d’Europe 1992 avec la sélection batave.
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