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Elections régionales et recomposition nationale

A moins d’un an du scrutin présidentiel, les élections régionales et départementales des 20 et 27 juin seront révélatrices de la physionomie politique du pays « réel », et pourraient voir s’accroître la pression de l’extrême droite.

Publié le 17 avril 2021 à 10h34 Temps de Lecture 2 min.

Editorial du « Monde ». Dernier scrutin avant l’élection présidentielle de 2022, les élections régionales et départementales seront finalement organisées, sauf rebond intempestif de la pandémie, les 20 et 27 juin. Elles se tiendront dans un contexte exceptionnel, celui d’une crise sanitaire qui a très lourdement pesé sur la dynamique politique depuis un peu plus d’un an. Ces élections n’en seront pas moins de véritables révélateurs de la physionomie politique du pays « réel ». Elles ne préfigurent pas nécessairement le match à venir, mais peuvent en donner les clés, si l’on tient compte de quelques spécificités prévisibles.

La première est que les élections territoriales intermédiaires sont bien souvent, et même systématiquement depuis des décennies, l’occasion de signifier son opposition à la majorité présidentielle en place. François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande en ont successivement fait les frais. Emmanuel Macron ne devrait pas échapper à la règle, d’autant plus que, avant son élection à l’Elysée, le courant qui le soutient n’avait qu’une implantation territoriale marginale. Il ne risque donc pas d’essuyer de grandes pertes, mais il ne peut guère envisager de nouvelles conquêtes.

Deuxième différence : la distorsion entre une élection présidentielle dont tous les sondages prédisent un second tour entre le président sortant et Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, et des élections territoriales qui reproduisent majoritairement, comme on l’a vu lors des élections municipales de 2020, une bipolarisation droite-gauche, du moins en ce qui concerne les exécutifs locaux.

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Mais s’ils se tiennent, comme on l’espère, à un moment où la sortie de la crise sanitaire est en vue, ces derniers scrutins avant la présidentielle pourraient aussi jouer un rôle d’accélérateur de recompositions de l’échiquier politique.

Du côté de la gauche, le paysage est fragmenté. Enferrés dans leurs divisions, ses diverses composantes et leurs porte-drapeaux ne cessent d’appeler à l’union sans être capables de s’accorder. Ses formations politiques se présentent à ces élections locales sous de multiples configurations, plus souvent alliées aux départementales, compte tenu du mode de scrutin, qu’aux régionales. Ces élections sauront-elles faire la preuve par l’union ? Ou, au contraire, constitueront-elles un nouveau test pour s’étalonner ? La deuxième hypothèse semble devoir l’emporter.

Effet déflagrateur

A droite, ces élections pourraient avoir un effet déflagrateur. En 2015, le parti Les Républicains avait récupéré la majorité des régions et des départements – en bénéficiant dans deux régions, les Hauts-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur, du retrait de la gauche au second tour pour empêcher une possible victoire de ce qui s’appelait encore le Front national.

La pression de l’extrême droite risque de se faire encore plus fortement sentir, au point, peut-être, d’être en mesure de remporter un exécutif régional, ou de peser de manière déterminante pour la formation d’une majorité départementale. Quelle attitude la droite républicaine adoptera-t-elle alors ? Les digues paraissent de plus en plus fragiles. En 1998, la droite s’était fracturée sous l’effet des pactes noués par certains de ses élus régionaux avec l’extrême droite. A l’orée de la campagne pour l’élection présidentielle, l’enjeu national d’une recomposition politique risque donc bien de dépasser la portée locale de ces élections départementales et régionales.

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