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Climat : une compétition vertueuse

Avec la participation des plus gros pollueurs de la planète, y compris la Chine, le sommet virtuel réuni par le président des Etats-Unis, Joe Biden, a relancé la dynamique mondiale sur le climat et montré que, dans ce domaine, la coopération est possible.

Publié le 23 avril 2021 à 11h22 Temps de Lecture 2 min.

Editorial du « Monde ». Le président Joe Biden a tenu promesse : « L’Amérique est de retour ». Le slogan peut sonner creux, mais s’il y a un domaine dans lequel il produit déjà un effet positif, c’est celui de la lutte contre le dérèglement climatique. Le sommet virtuel que la Maison Blanche a réuni sur ce sujet, jeudi 22 et vendredi 23 avril, a relancé la dynamique mondiale pour la réduction des gaz à effet de serre. C’est, en soi, une bonne nouvelle.

La politique de déni du prédécesseur de Joe Biden, Donald Trump, a fait perdre quatre ans à la planète. Si les autres acteurs, et en particulier l’Union européenne (UE), ne sont pas restés passifs pendant ce temps, le réengagement du nouveau président des Etats-Unis dans le combat sur le climat était très attendu. Son pays est, derrière la Chine, le plus gros pollueur mondial, et son poids diplomatique laissait espérer un effet d’entraînement salutaire.

M. Biden a donné les signaux nécessaires dès son investiture, le 20 janvier, en signant le jour même la réintégration des Etats-Unis dans l’accord de Paris sur le climat, puis en nommant une figure importante, John Kerry, envoyé spécial sur ce sujet. L’organisation du sommet des 22 et 23 avril, pour lequel il a réussi à obtenir la participation de quarante chefs d’Etat et de gouvernement, dont le président chinois, Xi Jinping, est une autre initiative significative. Au-delà du geste diplomatique, il a permis l’annonce de nouveaux engagements qui constituent des progrès dans la lutte contre le réchauffement climatique, dans la droite ligne de l’effort engagé par l’accord de Paris en 2015.

Lire l’entretien avec Article réservé à nos abonnés John Kerry : sur le climat, « les Etats-Unis doivent montrer l’exemple »

Ainsi, les Etats-Unis ont confirmé leur nouvel objectif de réduction de 50 % à 52 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 2005. Le Japon a promis de réduire ses émissions de 46 % à la fin de cette décennie par rapport à 2013. Le Canada, la Corée du Sud se sont engagés à améliorer leurs propres objectifs. A tout seigneur, tout honneur : à la tête du premier émetteur mondial de CO2, le président chinois a eu la parole le premier, jeudi, et a évoqué pour la première fois la question de la consommation de charbon en Chine, sur laquelle il a laissé entrevoir un pic en 2025, puis une réduction progressive.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a voulu voir dans cette première journée du sommet un « tournant », malgré l’insuffisance du volet financement, et même si les différentes promesses formulées ne permettent pas encore d’imaginer d’atteindre l’objectif de limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C.

Le mouvement est en effet lancé, à la faveur d’une compétition entre grandes puissances qui peut ici s’avérer vertueuse. La participation du président chinois, annoncée seulement la veille du sommet, ainsi que celle du numéro un russe, Vladimir Poutine, à un moment de grande tension internationale, montre que la coopération est au moins possible dans le domaine du climat.

Fidèle à son ADN, Washington revendique désormais le « leadership » de la défense du climat, après l’avoir délibérément affaiblie. La Chine courtise les Européens pour montrer qu’elle a sa propre ambition climatique, indépendamment de la dynamique impulsée par les Etats-Unis. Quant à l’UE, qui est parvenue à un accord sur son propre plan climat à la veille du sommet réuni par M. Biden, elle reste, en réalité, celle qui a le plus œuvré jusqu’ici pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre et la plus ambitieuse, avec le Royaume-Uni.

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