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« Le devoir de la science est d’apporter son éclairage même lorsqu’il ne conforte pas les idées reçues des politiques… ou des scientifiques »

Alors que la défiance vis-à-vis des experts semble toucher une partie des réprésentants politiques, l’économiste Paul Seabright observe, dans sa chronique au « Monde », que les acteurs de la vie publique peuvent continuer à se saisir de la science au regard des conclusions d’une étude menée auprès de plus de 2 000 maires brésiliens.

Publié le 05 mai 2021 à 07h00, modifié le 21 octobre 2021 à 16h50 Temps de Lecture 3 min.

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Chronique. Pour un chroniqueur dont le travail consiste à apporter à ses lecteurs quelques fruits de la recherche scientifique, il serait facile de se laisser décourager par l’hostilité envers la science exprimée par de nombreux représentants politiques – que ce soit le faible poids de l’expertise dans la gestion de la pandémie, ou encore l’actuel ministre d’Etat britannique Michael Gove affirmant lors du référendum sur le Brexit que « le peuple en a marre des experts ».

La tendance des réseaux sociaux à réduire les débats politiques à des conflits tribaux renforcerait le mépris des élites, qui serait à l’origine de la résurgence populiste. On pourrait même parler d’une guerre civile au sein des élites, où certains décideurs politiques et économiques mépriseraient des élites plus académiques. C’est en tout cas la thèse très remarquée d’une tribune publiée le 28 avril dans Le Monde, intitulée « L’inculture scientifique des élites françaises a des effets profonds sur la conduite des affaires de l’Etat ».

Pourtant, le devoir de la science est d’apporter son éclairage même lorsqu’il ne conforte pas les idées reçues des politiques… ou des scientifiques. Une étude sur les maires de 2 150 municipalités brésiliennes pourrait surprendre les plus pessimistes : elle manifeste en effet une demande de connaissances scientifiques et une volonté d’adapter les choix politiques aux résultats de la recherche (« How Research Affects Policy : Experimental Evidence from 2 150 Brazilian Municipalities », Jonas Hort et alii, American Economic Review n° 111/5, 2021).

Intégration des connaissances

L’étude a un contexte limité mais néanmoins instructif. Les chercheurs ont mené deux expérimentations. Dans la première, 764 personnes (principalement des maires) ont participé à une expérience en laboratoire lors de deux congrès d’élus. Il leur a été demandé combien ils seraient prêts à payer pour apprendre les résultats de différentes études sur l’efficacité de divers programmes d’amélioration des capacités cognitives d’enfants en bas âge. En moyenne, les participants ont montré un consentement à payer 36 dollars pour de telles informations, avec un seuil plus élevé pour les études à plus grand échantillon (et donc à plus grande fiabilité scientifique).

Dans la deuxième expérience, 1 818 maires de municipalités de villes de 5 000 à 100 000 habitants (soit 45 % des municipalités de cette taille au Brésil) ont participé à une séance d’information qui concernait des études scientifiques se penchant sur l’efficacité des lettres de rappel aux contribuables sur leur degré de conformité fiscale. Quelque 32 % des municipalités utilisaient déjà ce genre d’outil administratif.

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