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« Initier une œuvre d’art peut être l’affaire de toutes celles et ceux qui le souhaitent »

L’art n’est pas qu’une question d’offre et de consommation culturelle, avec d’un côté les artistes et, de l’autre, de potentiels récepteurs soulignent, dans une tribune au « Monde », des artistes des Nouveaux commanditaires, soutenus par la Fondation de France, parmi lesquels Jean-Michel Othoniel, Claude Closky ou Tania Mouraud, groupe engagé dans une originale expérience de démocratie culturelle.

Publié le 09 mai 2021 à 15h00, modifié le 10 mai 2021 à 19h04 Temps de Lecture 5 min.

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Tribune. Alors que la crise sanitaire a poussé les décideurs politiques à classer les lieux d’art et de culture comme non essentiels, comment redonner toute sa légitimité, sa nécessité à la création artistique actuelle ? Comment tisser de nouvelles formes de liens entre des artistes et des publics qui sont d’abord, toutes et tous, des citoyennes et des citoyens ?

L’art n’est pas qu’une question d’offre et de consommation culturelle, avec d’un côté les artistes et, de l’autre, de potentiels récepteurs. Au contraire, initier une œuvre d’art peut être l’affaire de toutes celles et ceux qui le souhaitent. Prendre la responsabilité de faire œuvre commune, c’est ce que permet et encourage, depuis près de trente ans, l’action Nouveaux commanditaires.

Des rôles redistribués

Si celle-ci a fait l’objet de quelques tribunes ces derniers temps et, précédemment, de plusieurs livres de référence, les nombreux artistes – plus de trois cents à ce jour, dont nous sommes – qui ont contribué à cette action n’ont que rarement pris la parole. Sans doute est-ce le moment de le faire, alors que ce dispositif pourrait apporter, à sa manière et à sa mesure, un nouveau souffle à une société en souffrance.

L’action Nouveaux commanditaires associe trois acteurs à travers un protocole : des citoyens et des citoyennes commanditaires, un médiateur ou médiatrice et un ou une artiste. Porté jusqu’à ce jour par la Fondation de France, ce programme offre le cadre et les moyens d’une prise de risque et de responsabilité commune : réaliser une œuvre en réponse à une commande ou, pourrait-on dire, à un « concernement » partagé.

Jusqu’ici, la commande artistique visait souvent, grâce à l’œuvre ainsi réalisée, à offrir au commanditaire une reconnaissance symbolique, voire politique, à travers les yeux du public. Voire, plus insidieusement, à décider pour ce dernier ce qu’il serait tenu d’apprécier. Avec cette action, il n’en est rien : les rôles sont redistribués. Quiconque peut se porter commanditaire dans la mesure où un « besoin » d’art est exprimé. Plus en amont encore, cela peut même être un problème complexe qui est posé, l’art pouvant y répondre en lui donnant une forme.

C’est d’ailleurs bien souvent à cet endroit, où il y a des nœuds, que médiatrices et médiateurs interviennent afin de convertir les problèmes en problématiques à mettre en œuvre. Ce sont aussi celles et ceux en situation de médiation aux côtés des citoyens commanditaires qui, après les avoir aidés à formuler leur demande dans un cahier des charges, proposent un ou des artistes en mesure d’y répondre. Les artistes sont ainsi choisis par les commanditaires, au terme de discussions avec la médiatrice ou le médiateur.

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