Tribune. Les projets de parcs éoliens offshore font l’objet de débats publics avant toute décision de l’Etat. L’occasion pour toutes les citoyennes et tous les citoyens de s’exprimer librement, d’échanger leurs arguments et de se construire un avis éclairé en allant au fond des sujets. En juillet s’ouvre le débat sur les projets d’éolien flottant en Méditerranée, et, à la rentrée, celui sur les projets éoliens au large de Nouvelle-Aquitaine.
Les projets éoliens, terrestres ou marins, ne sont pas les premiers projets d’infrastructure et d’équipement qui suscitent la controverse. Les premières stations de ski, puis les centrales nucléaires, ou encore la plupart des infrastructures de transport, ont suscité des conflits souvent très vigoureux. Parfois jusqu’au drame, comme à Sivens, en 2014, où un jeune homme a trouvé la mort dans le cadre de la contestation d’un projet de retenue d’eau.
Au fil de ces expériences, la société a changé, et la loi a changé : la France a fait le choix du débat démocratique pour que s’expriment ces divergences, pour que les visions et les opinions s’affrontent par la parole plutôt que par la violence. Le principe est simple : confier à un tiers indépendant et neutre l’organisation du débat, et garantir au public que sa parole sera entendue par les décideurs.
En 2005, ce principe est devenu un droit constitutionnel inscrit dans l’article 7 de la Charte de l’environnement, qui dispose que toute personne a le droit d’être informée et de « participer à l’élaboration des décisions publiques ayant un impact sur l’environnement ». La Commission nationale du débat public (CNDP) est garante de ce droit : elle organise des débats publics sur les plus grands projets, et notamment sur les projets de parcs éoliens offshore portés par l’Etat. Elle s’assure que tous les avis sont entendus, que l’information est complète, précise et sincère, et que toutes les facettes d’un projet sont présentées, et donc discutées.
Ces exercices démocratiques sont des révélateurs de tout ce que l’éolien met en jeu : la façon de produire notre énergie, et donc de la consommer, les paysages, l’emploi, les coûts et le financement public, les usages de la mer (et notamment la pêche, la plaisance ou le tourisme), les impacts sur l’environnement marin et les oiseaux, etc. Au cours d’un débat public, tout est sur la table ! Et chacune et chacun est libre de choisir ses sujets.
Solutions alternatives
Pendant les dernières semaines, ces projets éoliens ont fait l’objet de prises de position dans la presse, de tribunes, d’accusations ou de plaidoyers. Les arguments pleuvent, tant mieux pour le débat démocratique… si celui-ci permet d’accueillir les points de vue des uns et des autres, et de construire des choix légitimes.
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