Tribune. Le 2 juillet 2021, le Comité international olympique (CIO) a publié des clarifications concernant la Règle 50 de sa Charte olympique, qui vise principalement à interdire toute démonstration politique lors des Jeux. En avril 2021, la commission des athlètes du CIO avait partagé des recommandations – acceptées par le Comité exécutif – qui, a priori, interdiraient aux athlètes de poser un genou à terre. Ces nouvelles précisions leur donnent ainsi le droit d’exprimer leurs opinions sur le terrain, seulement si elles ne ciblent, directement ou indirectement, aucune population, pays, structure, et/ou leur dignité.
Le 15 juillet, Hege Riise, l’entraineuse de l’équipe féminine olympique de football de Grande-Bretagne, a donc annoncé que ses joueuses poseraient un genou à terre, à la suite d’une décision collective visant à « montrer à tout le monde » que le racisme et la discrimination sont des sujets « sérieux ».
Cependant, si l’on suit les clarifications de la Règle 50 du CIO, comment serait-il possible de dénoncer le racisme et d’autres formes de discrimination systémique sans viser une structure ou un Etat en particulier ? La réalisation du geste protestataire originel a elle-même eu lieu, en 2016, lors de l’hymne national américain, durant lequel le quarterback Colin Kaepernick a posé un genou à terre pour dénoncer le racisme structurel et l’injustice sociale dans son pays.
La base d’un racisme systémique
Alors que certaines équipes de football ont, en 2021, reproduit son geste avant les matchs du championnat d’Europe de football masculin de 2021 (Euro 2020) – toutefois jamais pendant leur hymne national –, il est important de souligner que ces gestes et mouvements antiracistes se sont développés en réaction à des structures organisées sur la base d’un racisme systémique qui a souvent privilégié une caste de personnes en particulier – c’est le cas pour les Blancs par exemple, en France, en Angleterre ou aux Etats-Unis.
Le racisme, institutionnel par définition, s’est ainsi enraciné dans une société et une histoire à travers des procédés et des structures développés pour exclure certaines populations des sphères sociales, économiques et politiques afin d’en avantager d’autres. Cela peut se traduire par des politiques publiques explicites ou à travers des procédés plus subtils, à différents niveaux.
Ainsi, si l’on se fonde sur les définitions issues des sciences sociales, le racisme anti-blanc ne peut pas exister en France, en Angleterre ni aux Etats-Unis car aucun système ne s’est construit autour d’une exclusion visant les Blancs en particulier, contrairement à ce que revendiquent de nombreuses figures de l’extrême-droite occidentale.
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