Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Ecosse : « L’accord de gouvernement avec les Verts permet aux indépendantistes de se renouveler »

Edwige Camp-Pietrain, spécialiste du Royaume-Uni, revient, dans une tribune au « Monde », sur le récent accord de gouvernement entre le Scottish National Party et les Verts en Ecosse. Une prise de risque, selon elle, pour le parti écologiste.

Publié le 15 septembre 2021 à 06h00 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Tribune. Le 14 août 2021, le Scottish National Party (SNP) et les Verts ont signé un accord de gouvernement. Les deux formations, composées respectivement de 64 et 7 élus au Parlement écossais, disposent d’une majorité absolue depuis le 6 mai. Le gouvernement SNP dirigé par Nicola Sturgeon va intégrer les leaders du Parti vert, Patrick Harvie et Lorna Slater.

Cet accord conforte les principes fondateurs du Parlement écossais, élu selon un mode de scrutin en partie proportionnel, censé empêcher la domination d’un parti politique. L’Ecosse a d’ailleurs connu des gouvernements de coalition entre 1999 et 2007, aux débuts de la dévolution du pouvoir. Depuis lors, le SNP gouvernait avec une majorité relative (sauf entre 2011 et 2016), avec le soutien ponctuel des Verts. L’accord de 2021 est novateur pour deux raisons principales.

D’une part, il assure une majorité absolue aux indépendantistes. Or, en l’absence de Constitution codifiée, le SNP entend s’appuyer sur celle-ci pour réclamer au gouvernement britannique l’organisation d’un second référendum d’autodétermination d’ici à 2023, si la pandémie est terminée. Certes, Boris Johnson a jusqu’à présent opposé une fin de non-recevoir, soulignant que l’autorisation donnée pour le référendum de 2014 n’était valable que pour une consultation. Les deux partis rétorquent que la sortie de l’UE a changé la donne, puisque le principe tout comme les modalités (sortie du marché unique) ont été imposés aux Ecossais. Ils souhaitent quitter le Royaume-Uni afin de réintégrer l’UE. Certes, ils entendent demeurer dans un cadre légal pour la tenue de ce référendum, mais ils rappellent que le Royaume-Uni constitue un Etat d’union reposant sur un accord volontaire. De plus, les institutions politiques écossaises étant fondées sur la souveraineté du peuple, Johnson, qui a plébiscité le Brexit afin de s’affranchir du joug européen, ne saurait empêcher les Ecossais de déterminer leur mode de gouvernement.

Opposition sur le pétrole

Or, les indépendantistes dénoncent un Brexit qui fragilise les atouts de l’Ecosse, comme l’agroalimentaire, premier secteur exportateur, ou la pêche, et qui aggrave des problèmes existants (le vieillissement de la population, atténué par l’immigration). Ils estiment que le gouvernement britannique voudrait en profiter pour recentraliser le pouvoir à Londres en finançant directement les infrastructures écossaises.

Cependant, depuis 2014, l’électorat écossais est divisé entre indépendantistes et unionistes. Si les premiers détiennent une majorité de sièges, les seconds ont rassemblé davantage de voix. La proportion de personnes prêtes à opter pour l’indépendance avoisine 50 %, le Brexit n’ayant pas entraîné de sursaut. En effet, si l’UE constitue le premier marché des entreprises écossaises à l’exportation, le commerce avec le reste du Royaume-Uni représente une valeur quatre fois supérieure. Qui plus est, la situation économique de l’Ecosse, dans le contexte de pandémie, n’est guère avantageuse, le déficit putatif dépassant 20 % du PIB.

Il vous reste 49.9% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.