Chronique. La bonne nouvelle est, après dix-huit mois de pandémie, que l’économie va beaucoup mieux. En zone euro, le produit intérieur brut (PIB) devrait avoir retrouvé son niveau d’avant la pandémie d’ici à la fin de l’année. Aux Etats-Unis, c’est déjà le cas. Même si une rechute ne peut pas être écartée, le virus n’étant pas entièrement maîtrisé, la tendance est bonne.
La mauvaise nouvelle est que ce rebond va s’accompagner d’un retrait progressif des aides d’urgence. Comme pour un grand malade, il va falloir faire attention en sevrant les pays de la zone euro de la morphine budgétaire et monétaire.
La fin progressive des aides exceptionnelles est bien normale : il n’est pas question que les Etats continuent à dépenser au même rythme. En zone euro, le déficit a dépassé 7 % du PIB en 2020 et devrait être proche de 8 % en 2021. En France, c’est plus de 9 % sur chacune des deux années. Quant au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, le niveau tourne entre 12 % et 14 %. Un rythme de dépenses difficilement soutenable, malgré l’énorme soutien des banques centrales (qui rachètent la dette et font, sans le dire, du quasi-financement monétaire).
Fin du chômage partiel au Royaume-Uni
Les premiers signes du retrait des aides apparaissent. Peut-être parce qu’il n’y a pas d’échéance électorale proche, le Royaume-Uni est l’un des premiers à dégainer. Octobre marquera la fin du chômage partiel et la réduction de 20 livres par semaine (23,37 euros) du crédit universel, qui est l’allocation sociale la plus répandue. Près de quatre millions et demi de foyers, dont 3,5 millions d’enfants, toucheront environ 1 200 euros de moins par an.
Selon la Resolution Foundation, un groupe de réflexion britannique, cela représente en moyenne 5 % de perte de revenus pour les allocataires, et même 10 % pour un million de foyers. La décision n’est pas simple pour le gouvernement de Boris Johnson, qui avait décidé dans l’urgence, au début de la pandémie, de cette hausse temporaire de 20 livres par semaine. Celle-ci n’était jamais censée être éternelle. Mais il est toujours très difficile de revenir en arrière sur ce genre de largesse.
En zone euro, le retrait des aides prendra un peu plus de temps. En France, malgré la fin officielle du « quoi qu’il en coûte », les promesses en cette période préélectorale se multiplient. En Allemagne, où le déficit doit atteindre 7,2 % cette année, le débat avant les élections du 26 septembre tourne autour d’une hausse des dépenses d’investissement pour aider à la transition écologique. Le parti Les Verts, qui a une chance de faire partie de la nouvelle coalition, demande 1,5 % de PIB d’investissements publics supplémentaires.
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