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Présidentielle 2022 : « L’action climatique doit être la colonne vertébrale du programme des candidats à l’Elysée »

Transport, logement, agriculture… A l’attention des candidats à la présidentielle, l’économiste Alain Grandjean et la physicienne Farah Hariri plaident, dans une tribune au « Monde », pour une série d’actions prioritaires à mettre en œuvre afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

Publié le 25 septembre 2021 à 07h00, modifié le 27 septembre 2021 à 10h44 Temps de Lecture 4 min.

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Tribune. L’envergure et l’intensité des inondations, les canicules et les incendies estivaux, la montée irréversible du niveau de la mer, le sévère rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, la poursuite de la croissance des émissions de CO2 et de méthane nous obligent à accélérer l’action climatique. Que faire ?

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Nous avons formulé un plan en douze propositions d’actions prioritaires à mener en France. Il ne s’agit pas d’un catalogue dans lequel on pourrait piocher, mais d’un ensemble articulé pour réaliser l’objectif de neutralité carbone à 2050 que nous nous sommes donné. Nous avons la conviction que l’action climatique doit désormais être la colonne vertébrale du programme des candidats à l’Elysée. C’est également le chemin pour aller vers l’emploi pour tous, une meilleure santé publique et plus de justice sociale.

Les douze propositions, chacune à fort effet de levier, traitent, d’une part, des enjeux de gouvernance et de financement et, d’autre part, des enjeux sectoriels en se concentrant sur les secteurs les plus émissifs. Nous avons raisonné en fonction des priorités en matière d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’importance en matière d’adaptation au changement climatique. Ce programme apporte des solutions nécessaires pour lever les freins culturels, économiques et politiques. Il doit être porté au plus haut niveau de l’Etat.

Réinventer la politique industrielle

Nous demandons que le premier ministre rende compte mensuellement de l’évolution de l’action climatique et de ses indicateurs-clés. Un plan massif d’investissements de 2 % à 3 % du PIB annuel sera nécessaire. L’interprétation des règles budgétaires doit être adaptée de sorte que le montant de ce plan d’investissements ne soit pas comptabilisé dans le calcul du déficit public. Nous proposons qu’il soit financé par une facilité européenne dont la Banque centrale européenne (BCE) pourra assurer le refinancement. N’oublions pas que l’argent n’a pas le pouvoir de réaliser la transformation nécessaire à la transition ; c’est à l’Etat de fixer le cap et de lancer les opérations pour qu’ensuite la BCE mette l’argent à disposition. Nous proposons de conjuguer ce plan d’investissements avec une « taxonomie brune » afin d’identifier et de faire cesser les activités carbonées. Enfin, un signal-prix incitatif, calculé en fonction d’un score carbone, guidera les choix des agents économiques.

Face aux menaces de pénuries et aux tensions géopolitiques liées aux matériaux, il faut réinventer la politique industrielle française. Relocalisation, revalorisation et résilience doivent être au cœur de la transformation industrielle à conduire. Les entreprises devront, en plus, élaborer un plan d’arrêt des activités nuisibles au climat conformément à la « taxonomie brune ». Les semi-conducteurs étant des composants incontournables pour accélérer la transition énergétique, nous proposons dans cette nouvelle optique d’installer une usine de production de semi-conducteurs bas carbone en France, et de mettre l’intelligence artificielle (IA) au service de cette transformation. En effet, l’IA a son plein potentiel à jouer tant pour comprendre finement le problème climatique que pour élaborer des solutions de réduction des GES. Enfin, l’électricité française étant bas carbone, elle permet de développer une filière de production d’hydrogène bas carbone qui devra être fléchée vers des usages bien précis : industrie, kérosène de synthèse pour l’aviation, transports maritimes.

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