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Fragments de France : à la veille de la présidentielle, comment vont les Français ? « Le Monde » a mobilisé sa rédaction pour y répondre

Editorial. A l’orée de la campagne électorale, cent journalistes du « Monde », accompagnés par cent photographes, ont donné la parole à nos concitoyens, afin de raconter leurs doutes, leurs rêves, leurs peurs.

Publié le 18 octobre 2021 à 05h26, modifié le 22 octobre 2021 à 17h10 Temps de Lecture 3 min.

Editorial du « Monde ». Comment vont les Français ? Dans cette période charnière, au sortir d’une crise sanitaire qui a bouleversé nos existences, à l’orée d’une nouvelle campagne présidentielle, échéance majeure de la vie de la nation, nous avons voulu répondre à cette interrogation par une mobilisation inédite de notre rédaction.

Cent journalistes du Monde, accompagnés par cent reporters-photographes, se sont rendus dans autant de villages, de quartiers, de vallées, d’établissements scolaires, d’usines, d’associations, de cafés ou de salons de coiffure, pour donner la parole à nos concitoyens, raconter leurs doutes, leurs rêves, leurs peurs, leurs oppositions, leurs solidarités.

Ce recours massif au reportage, l’un des genres fondamentaux du journalisme que nous défendons, nous est apparu nécessaire pour déverrouiller les enfermements de la période en cours, et nous éclairer collectivement. Après la distanciation, si longtemps imposée par la pandémie, il permet l’échange direct, à hauteur de femmes et d’hommes.

Aux grilles de lecture obsessionnelles des commentateurs et idéologues, qui prétendent organiser le débat public autour d’un thème ou d’une cause unique, il oppose des fragments qui sont autant de nuances, d’approfondissements, de contradictions parfois, qui composent la réalité de notre pays.

Le scénario de la guerre civile est faux

Que nous disent donc ces cent « Fragments de France », à paraître au cours des deux semaines qui viennent sur notre site, dans notre application La Matinale du Monde, dans notre quotidien et dans « M », notre magazine ? Que si l’on veut bien s’éloigner des plateaux télévisés et des chaînes d’opinion, si l’on veut bien laisser les sondages et les réseaux sociaux à leur place, si l’on veut bien ouvrir les yeux, la société française paraît infiniment plus complexe, plus composite, plus riche que le portrait qui nous en est habituellement dressé. Trois constats principaux en ressortent.

D’abord celui-ci : le scénario de la guerre civile est faux. Tout comme celui d’un effondrement de la nation ou d’une dislocation de la société française. Notre pays n’est pas la caricature à laquelle veulent faire croire les prophètes et les entrepreneurs de haine qui professent leur vision nostalgique, parfois raciste, de la société. La France ne ressemble pas à ce cliché d’une nation qui se résumerait à la violence, à la peur, et où le débat public devrait se limiter à l’immigration, à l’insécurité ou aux questions identitaires.

Le deuxième constat qui remonte de nos reportages, c’est que la société française a tenu alors qu’elle a traversé, comme le reste de la planète, une crise sanitaire, sociale, économique, complètement inédite avec l’épidémie de Covid-19. Jamais, sauf dans les périodes qui ont suivi les guerres, il n’y avait eu de tels transferts financiers, par le biais du budget de l’Etat, pour faire vivre la solidarité nationale, notamment pour rémunérer ceux qui ne pouvaient plus travailler.

Nous écouter les uns les autres

Le troisième constat, c’est celui d’un découplage entre la nature actuelle des débats politiques et les attentes de la société. A n’écouter que ceux qui font du bruit, dans la rue, sur les réseaux sociaux, ou sur les plateaux télévisés, à juger l’état du pays à travers les seuls faits divers, l’on se trompe à coup sûr de diagnostic. Cela ne signifie pas que tout va bien, en particulier sur le front des inégalités, sociales et générationnelles, ni que les motifs d’inquiétude collective ne sont pas réels, en particulier dans les domaines climatique et environnemental.

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Surtout, cela n’autorise en rien à éviter de poser des questions difficiles, parfois douloureuses, sur la répartition des richesses, sur le modèle éducatif, sur le système de santé, sur la place de la recherche, sur les politiques en faveur de la jeunesse ou sur le partage futur de la dette publique. Ces sujets de long terme paraissent aujourd’hui suffisamment graves et importants pour justifier d’échanger, de nous écouter les uns les autres, et de construire son opinion – avant de décider.

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Avec ces « Fragments de France » et d’autres opérations éditoriales à venir, comme par sa couverture de la campagne présidentielle qui s’ouvre, Le Monde entend remplir sa mission auprès de ses lectrices et de ses lecteurs, en portant ces thèmes à l’ordre du jour de la discussion collective.

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