Tribune. Mardi 26 octobre se tient au Palais Brongniart, à Paris, le Climate Finance Day, dernier rendez-vous de la place financière de la capitale sur le climat avant la fin du quinquennat et la COP26. Tous les yeux sont rivés sur le directeur général d’AXA, Thomas Buberl, qui a déjà fait savoir qu’il adoptera cette année une nouvelle politique dans le secteur de l’énergie.
S’il fait figure de leader dans la lutte contre le dérèglement climatique, le géant de l’assurance, qui est aussi chef de file de la Net-Zero Insurance Alliance, perdra son titre s’il ne s’engage pas à ne plus assurer de nouveaux projets de production pétrolière et gazière.
AXA a en effet été à plusieurs reprises un pionnier dans l’action climatique.
En 2015, AXA a été le premier grand investisseur au monde à restreindre ses investissements dans l’industrie du charbon. Sous la direction de Thomas Buberl, arrivé à la tête du groupe en 2016, ce leadership n’a fait que s’affirmer.
En 2017, AXA a été le premier assureur à ne plus assurer de nouveaux projets charbon.
En 2019, le groupe adoptait une politique globale de sortie du charbon et amorçait de nouveau un mouvement de fond au sein du secteur de l’assurance.
Enfin, AXA a pris cette année l’initiative de lancer la Net-Zero Insurance Alliance, une alliance d’assureurs engagés à atteindre la neutralité carbone.
Sauf que sortir du charbon ne suffit pas. Comme l’a réaffirmé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son World Energy Outlook, atteindre la neutralité carbone nécessite de ne plus ouvrir aucun nouveau champ pétrolier et gazier, et d’engager la baisse de la production d’hydrocarbures. AXA ne restera pas un leader en matière climatique s’il ne répond pas à la première de toutes les urgences : cesser de soutenir l’expansion de toutes les énergies fossiles afin de ne plus aggraver la situation et nous éloigner de l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C.
Silence radio
AXA est aujourd’hui le deuxième plus gros assureur au monde, et figure toujours parmi les plus gros assureurs de l’industrie pétrolière et gazière. Le groupe accuse désormais un retard sur ses pairs internationaux et les autres poids lourds de la place financière de Paris. Malgré leurs politiques très minimalistes, ces derniers ont au moins reconnu la bombe climatique que représente le développement du gaz et pétrole de schiste. Et du côté d’AXA ? Silence radio. L’assureur n’a pas même donné suite à une interpellation de la société civile concernant le terminal d’importation de gaz naturel liquéfié que son client Gasunie entend développer en Allemagne.
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