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La grève de la faim de Parit Chirawak, étudiant thaïlandais accusé de lèse-majesté, dure depuis 44 jours

Le militant prodémocratie de 22 ans est incarcéré depuis le 9 février. Il exige sa libération sous caution pour qu’il ait les moyens de se défendre en homme libre contre les accusations.

Par  (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)

Publié le 28 avril 2021 à 11h36, modifié le 28 avril 2021 à 15h41

Temps de Lecture 4 min.

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Le militant Parit Chiwarak, dit « Penguin », effectue le salut à trois doigts, signe de ralliement du mouvement démocratique, le 30 novembre 2020, à Bangkok (Thaïlande).

Le gouvernement thaïlandais va-t-il laisser mourir un étudiant protestataire de 22 ans, engagé dans une grève de la faim sans interruption depuis quarante-quatre jours ? Le jeune Parit Chirawak, qui a cessé de s’alimenter le 15 mars dans la prison de Bangkok, où il est incarcéré depuis plus de dix semaines, ne va pas tarder à atteindre les limites de la résistance humaine. Mais il refuse d’écouter ses proches, notamment sa mère, qui le supplient de renoncer.

Alors qu’il doit désormais se déplacer en chaise roulante, ce militant haut en couleur – que tout le monde appelle par son surnom, « Penguin » (« pingouin ») – n’a qu’un seul objectif : l’étudiant exige sa libération sous caution pour qu’il ait les moyens de se défendre en homme libre contre les accusations de lèse-majesté, dont il est accusé par une justice aux ordres de la monarchie et du premier ministre, l’ex-général putschiste Prayuth Chan-o-cha.

La Thaïlande est-elle en train de se préparer à son « affaire Navalny » ? La semaine dernière, le chef de gouvernement s’est dit « préoccupé » par l’état de santé du jeune homme, tout en affirmant que les décisions de justice ne peuvent se régler par des grèves de la faim. Le pouvoir doit désormais trouver les moyens, s’il veut éviter la mort d’un jeune, de céder du terrain sans perdre la face.

Mais que reproche-t-on, au juste, à « Penguin », l’un des meneurs charismatiques des manifestations de rues qui ont ébranlé la Thaïlande des villes, l’année dernière ? Les charges sont nombreuses : Parit Chirawak a osé, devant des foules conséquentes, critiquer sa majesté le roi Vajiralongkorn, souverain d’une monarchie qui n’a de « constitutionnelle » que le nom. Il a publiquement demandé que deux régiments récemment choisis par le roi pour être placés sous son contrôle direct – une décision destinée à renforcer l’emprise du souverain sur l’armée – cessent d’être sous les ordres du palais. Il a demandé que le roi accepte, comme c’était le cas au temps du règne de son père, Bhumibol, mort en 2016, de laisser le soin au gouvernement de gérer l’immense fortune de la Couronne – qui s’élèverait de 39 à 60 milliards de dollars (32 à 50 milliards d’euros), selon différentes estimations.

« Il est prêt à mourir »

Pour toutes ces raisons, « Penguin » a été accusé de lèse-majesté, un « crime » pouvant valoir à son auteur de trois à quinze ans de prison. Les adversaires d’un système façonné au fil des ans par l’oligarchie au pouvoir estiment que cet « article 112 » protégeant « le roi, la reine, le prince héritier et le régent » est aussi archaïque que politiquement biaisé, puisqu’il permet à ce même « système » d’écarter, ou d’affaiblir, toute opposition.

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