Le « hamburglar », fusion des mots hamburger et burglar (« cambrioleur ») qui renvoie à un personnage des publicités de la chaîne McDonald’s, a enflammé l’écosystème médiatique conservateur l’espace d’un week-end. Tout commence avec un article du tabloïd britannique The Daily Mail, qui, le 22 avril, lie de manière tendancieuse les ambitions de Joe Biden de réduction des gaz à effet de serre et une étude universitaire prônant la réduction de la consommation de viande rouge pour parvenir au même résultat.
Cette piste n’est pas mentionnée par le président des Etats-Unis au cours du sommet virtuel consacré au climat, le même jour, et elle n’est jamais apparue dans son programme. L’opposition républicaine, aiguillonnée par Fox News, se rue pourtant pour l’accuser de vouloir réduire la consommation de viande par les Américains à un seul steak haché par mois.
Les nouvelles élues trumpistes Marjorie Taylor Greene (Géorgie) et Lauren Boebert (Colorado) se déchaînent sur les réseaux sociaux, la seconde intimant l’ordre à Joe Biden de « sortir de [sa] cuisine », pendant que les gouverneurs du Texas et de l’Idaho rejoignent le chœur des indignés, avant que chacun ne fasse piteusement marche arrière, faute du moindre élément étayant ces accusations.
Scandale autour d’un livre pour enfants
Entre-temps, d’autres élus républicains se sont déjà lancés sur la piste d’un autre scandale sur la foi d’un article publié cette fois-ci par le journal The New York Post, l’un des rares soutiens de Donald Trump dans la presse américaine. Il y est question d’un livre pour enfants, publié par la vice-présidente, Kamala Harris, avant qu’elle n’accède à cette fonction. Cet ouvrage, assure le New York Post, repris par Fox News – tous deux propriété de Rupert Murdoch –, serait offert à tous les mineurs isolés accueillis à la frontière avec le Mexique et dont le nombre a explosé depuis l’arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden.
La responsable de la plus haute instance du Parti républicain, Ronna McDaniel, s’insurge : « Est-ce que Kamala Harris profite de la crise à la frontière ? » Le sénateur de l’Arkansas, Tom Cotton, déplore, lui, que les contribuables « soient forcés d’acheter » ce livre pour des « migrants illégaux » . Vérification faite, un seul exemplaire de l’ouvrage a été donné dans un centre d’accueil de Californie, par une association. La journaliste qui avait signé l’article du New York Post a démissionné le 27 avril, après avoir exprimé publiquement ses regrets.
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