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Net rebond de la pandémie en Asie du Sud-Est

Jusqu’ici plutôt épargnés par le coronavirus, la Thaïlande, le Cambodge et le Laos, connaissent une progression alarmante des contaminations. Bangkok referme ses bars, restaurants et salons de massage, tout comme Phnom Penh et Vientiane.

Par  (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)

Publié le 30 avril 2021 à 17h02, modifié le 30 avril 2021 à 17h15

Temps de Lecture 6 min.

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Funérailles d’une personne morte du coronavirus, le 24 avril 2021 à Bangkok.

Les trois « bons élèves » de la planète Covid, Thaïlande, Cambodge et Laos, trois pays d’Asie du Sud-Est qui avaient su jusque-là faire preuve d’une maîtrise singulièrement efficace de la pandémie, connaissent à leur tour un rebond inquiétant des infections. Si les taux de diffusion du virus restent relativement bas, comparés au reste du monde, ils n’en sont pas moins alarmants.

En Thaïlande, les décès dus au Covid-19 ont plus que doublé en un mois : entre le début de la pandémie et vendredi 30 avril, 178 personnes sont mortes du virus. Chaque jour, plus de 2 000 cas positifs supplémentaires sont désormais signalés, portant à 61 700 le nombre d’infections.

Pour une population de près de 70 millions d’habitants, ces chiffres sont certes incomparables avec les situations cauchemardesques en train de se développer en Inde ou en Amérique latine, et restent très en deçà des statistiques françaises et celles d’autres pays européens. Face à cette nouvelle flambée inattendue, les autorités ont cependant pris des mesures strictes dans un pays où la crainte du virus est particulièrement aiguë : dans les zones les plus touchées, comme la capitale, Bangkok, bars, gymnases et salons de massage sont fermés, et ce sera le tour des restaurants à partir du 1er mai. Les horaires d’ouverture des grandes surfaces ont été réduits. Le port du masque est obligatoire dans 50 des 77 provinces de ce pays grand comme la France. Tout contrevenant s’expose à une amende d’environ 500 euros.

Pétition contre le ministre thaïlandais de la santé

La cause de ce rebond épidémique, qui est en train de placer sur la sellette le premier ministre, Prayuth Chan-o-cha, et son très controversé ministre de la santé, Anuthin Charnvirakul, a été provoquée au début du mois par l’apparition de clusters dans des boîtes de nuit du quartier de Thonglor, à Bangkok. Les mouvements de population dans tout le pays à l’occasion de Songkran, le Nouvel An thaïlandais – qui tombe le 13 avril –, n’ont rien arrangé.

Les opposants au gouvernement accusent le premier ministre de mauvaise gestion et se déchaînent contre le ministre de la santé, qualifié d’incapable. Une pétition qui a déjà réuni plusieurs centaines de milliers de signatures circule pour demander sa démission. Selon un sondage, près de 80 % des Thaïlandais font peu ou pas du tout confiance dans la capacité gouvernementale à maîtriser le virus.

« La Thaïlande n’a pas perdu le contrôle de l’épidémie », avance néanmoins François Nosten, professeur en médecine tropicale installé dans le pays depuis trente ans. Célèbre pour la lutte sans relâche qu’il mène pour l’éradication du paludisme, le directeur de la Shoklo Malaria Research Unit, basée dans la ville de Mae Sot, à la frontière birmane, estime que « jusqu’à 3 000 cas par jour, les autorités peuvent gérer la propagation du virus. Au-delà, cela deviendrait problématique ». Le médecin français souligne aussi que la Thaïlande dispose de « l’un des meilleurs systèmes de santé de la région », avantage auquel s’ajoute un réseau étendu de volontaires bénévoles, ainsi qu’une politique résolue de tests et de traçage des cas contacts. « Franchement, si les Thaïlandais n’arrivent pas à remporter cette bataille, qui y arrivera ? », s’interroge le professeur Nosten.

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