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Radovan Karadzic refuse de purger sa peine au Royaume-Uni en raison de la population carcérale musulmane

Condamné à la perpétuité par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, l’ex-chef politique des Serbes de Bosnie dit craindre les représailles d’extrémistes musulmans.

Par  (La Haye, correspondance)

Publié le 17 mai 2021 à 12h31, modifié le 17 mai 2021 à 17h08

Temps de Lecture 3 min.

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Radovan Karadzic, l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, devant les juges du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux lors de son procès en appel, le 20 mars 2019.

Pour l’ex-chef de guerre, purger sa peine au Royaume-uni semble être une nouvelle défaite politique. Condamné en mars 2019 à la perpétuité pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis lors de la guerre en Bosnie-Herzégovine (1992-1995), Radovan Karadzic refuse d’être incarcéré au Royaume-uni. Arrêté après une longue cavale en juillet 2008 à Belgrade, sous les traits d’un gourou new age, l’ex-chef politique des Serbes de Bosnie aura passé presque treize ans dans la prison de Scheveningen, en banlieue de La Haye.

Requête rejetée

Selon un accord informel, les condamnés ne peuvent exécuter leur sentence sur le territoire néerlandais, mais doivent être envoyés dans un pays tiers ayant passé un accord avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Or, Radovan Karadzic ne veut pas traverser la mer du Nord. L’ex-chef politique des Serbes de Bosnie dit craindre les représailles de musulmans extrémistes, ou de devoir vivre à l’isolement pour garantir sa sécurité autrement impossible. Mais sa requête a été rejetée.

Ancien conseiller juridique de l’ambassade britannique à La Haye de 2003 à 2006, alors que M. Karadzic était toujours en cavale, le secrétaire d’Etat britannique aux affaires étrangères, Dominic Raab, rappelle, dans un communiqué, que M. Karadzic est l’un des rares « à avoir été reconnue coupable de génocide » pour la guerre en Bosnie, qu’il est « responsable pour le massacre d’hommes, de femmes et d’enfants lors du génocide de Srebrenica, et a aidé au siège de Sarajevo avec ses attaques impitoyables sur les civils ».

Après deux à trois années d’attentisme, les forces internationales avaient commencé à traquer activement les criminels de guerre des Balkans, en 1997, se lançant dans une forme de compétition entre bataillons. Jusqu’en 2008, Karadzic aura été le trophée longtemps impossible à décrocher.

A 75 ans, l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie considère aujourd’hui qu’incarcéré au Royaume-uni, il sera alors « un prisonnier de guerre, parce que le Royaume-Uni était un belligérant dans la guerre de Bosnie, du côté des Musulmans de Bosnie », écrit-il dans une requête déposée vendredi 14 mai devant les juges du Mécanisme, cet organe des Nations unies chargé de boucler les derniers dossiers du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, dont l’exécution des peines.

« L’équivalent de la peine de mort »

Ce serait aussi « l’équivalent de la peine de mort », écrit son avocat américain, Peter Robinson, qui rappelle les déboires d’autres détenus yougoslaves dans les prisons britanniques, dont ceux du général Radislav Krstic, premier condamné pour le génocide de Srebrenica, au cours duquel plus de 6 000 hommes musulmans étaient exécutés en juillet 1995 par les forces bosno-serbes. En mai 2010, il avait été attaqué au couteau par trois codétenus dans la prison de haute sécurité de Wakefield au Royaume-Uni, visiblement en représailles, puis déplacé dans une première puis une seconde prison, et placé à l’isolement, avant d’être finalement transféré en Pologne. Cette attaque lui avait valu 35 000 livres sterling de dommages et intérêts de la justice britannique, en 2015.

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