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L’AIEA et Téhéran trouvent un accord sur la surveillance du programme nucléaire iranien

En vertu de cet accord, les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique pourront « intervenir (…) et remplacer les disques durs » des caméras mises en place dans les installations iraniennes.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 12 septembre 2021 à 10h17, modifié le 12 septembre 2021 à 15h13

Temps de Lecture 3 min.

Mohammad Eslami, le directeur de l’Agence iranienne de l’énergie atomique et Rafael Grossi, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, à Téhéran, le 12 septembre 2021.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a annoncé avoir trouvé, dimanche 12 septembre, un accord avec l’Iran concernant la surveillance du programme nucléaire iranien, quelques jours après avoir dénoncé un manque de coopération à ce sujet.

Venu spécialement dans la capitale iranienne pour tenter de désamorcer les tensions, le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a rencontré le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami.

Dans un communiqué commun, les deux hommes annoncent que « les inspecteurs de l’AIEA ont l’autorisation d’intervenir pour entretenir l’équipement et remplacer les disques durs » des caméras mises en place par le gendarme onusien du nucléaire dans les installations iraniennes.

Continuité dans la surveillance du nucléaire iranien

En visite en Iran pour la deuxième fois en 2021, M. Grossi s’assure, avec ce nouveau compromis, d’une continuité dans la surveillance du programme nucléaire iranien et offre un sursis aux grandes puissances qui tentent de ressusciter l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015.

En vertu d’une loi votée en décembre par son Parlement, l’Iran a restreint en février l’accès des inspecteurs de l’AIEA à certaines de ses installations nucléaires. La République islamique refuse depuis cette date de fournir en temps réel les enregistrements des caméras et autres outils de surveillance que l’agence onusienne a installés dans ces emplacements.

Un compromis avait été négocié pour garantir un certain degré de surveillance, mais il a expiré en juin, et l’AIEA craignait de perdre des données en cas de saturation de la capacité d’enregistrement des outils. « Depuis février 2021, les activités de vérification et de surveillance ont été sérieusement entravées du fait de la décision de l’Iran » de restreindre les inspections, dénonçait mardi l’AIEA dans un rapport consulté par l’Agence France-Presse.

En vertu du nouvel accord, l’AIEA n’aura toujours pas accès aux données des caméras, mais l’Iran s’est engagé en février à les lui fournir, à terme, en cas de succès des pourparlers pour sauver l’accord de Vienne.

De futures « consultations de haut niveau »

Cité par l’agence officielle Irna, M. Eslami s’est félicité « des négociations bonnes et constructives avec M. Grossi ». « Il a été décidé que les experts de l’Agence viendraient en Iran pour remplacer les cartes mémoire des caméras de surveillance technique, a-t-il précisé. Elles restent placées sous scellé en Iran, et de nouvelles cartes seront installées. »

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M. Grossi reviendra à Téhéran « dans un futur proche pour des consultations de haut niveau », précise le communiqué conjoint, qui insiste sur « la coopération et la confiance mutuelles des deux parties ».

Sa visite précède également une réunion, à partir de lundi, du conseil des gouverneurs de l’Agence, à laquelle l’Iran a « décidé d’assister » pour « poursuivre nos discussions », a souligné M. Eslami.

La question des caméras de surveillance de l’AIEA s’inscrit dans le cadre plus large des pourparlers pour tenter de sauver l’accord international sur le nucléaire iranien, torpillé en 2018 par la décision de l’ex-président américain Donald Trump de s’en retirer et de rétablir les sanctions américaines. En riposte, l’Iran s’est affranchi de la plupart de ses obligations.

Négociations suspendues depuis juin

L’accord offre à Téhéran un allégement des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l’arme atomique et d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l’ONU.

Les négociations entamées en avril pour tenter de ressusciter l’accord en y réintégrant Washington sont suspendues depuis le 20 juin, deux jours après la victoire à la présidentielle iranienne de l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi.

Après la publication du rapport de l’AIEA, M. Raïssi a assuré mercredi que son pays faisait preuve de « transparence ». « Naturellement, en cas d’approche non constructive de l’AIEA, il est déraisonnable d’attendre de l’Iran une réponse constructive », a-t-il toutefois souligné.

De son côté, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a averti, après la publication du rapport, que les Etats-Unis étaient « proches » d’abandonner leurs efforts pour relancer l’accord.

Le premier ministre israélien, Naftali Bennett, opposé à l’accord, a quant à lui accusé vendredi l’Iran de continuer à « mentir au monde ». « Israël considère avec une extrême gravité l’image reflétée dans le rapport, qui prouve que l’Iran continue de mentir au monde et de promouvoir un programme de développement d’armes nucléaires, en contrevenant à ses obligations internationales. »

Le Monde avec AFP et Reuters

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