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Pourquoi la France n’a-t-elle pas rappelé son ambassadrice à Londres : la curieuse exception britannique

Boris Johnson, contrairement à ce que laisse entendre Paris, a bien joué un rôle de premier plan dans le partenariat Aukus, selon les médias anglais.

Publié le 18 septembre 2021 à 10h09 Temps de Lecture 4 min.

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Le premier ministre britannique Boris Johnson (à droite) salueson homologue  australien Scott Morrison lors du sommet du G7 à Carbis Bay, en Grande-Bretagne, le 12 juin 2021.

Pourquoi la France s’applique-t-elle tant à minorer le rôle du Royaume-Uni dans l’alliance passée avec Washington et Canberra pour fournir des sous-marins nucléaires à l’Australie ? Pourquoi n’a-t-elle pas rappelé, vendredi 17 septembre, son ambassadrice à Londres, Catherine Colonna, pour « consultations » comme elle l’a fait avec ses ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie, pour marquer à quel point elle estimait extrêmement grave la rupture du contrat des sous-marins ?

A en croire une source diplomatique française, citée par Reuters, c’est parce que le Royaume-Uni a accompagné « de manière opportuniste » l’opération qui a conclu à l’annulation d’un contrat de sous-marins entre l’Australie et la France. A Paris, on semble en effet considérer que le premier fautif, dans cette histoire de trahison et de dissimulation entre alliés, est d’abord l’Australie, qui a rompu sans préavis un contrat historique cinq ans après sa signature. Les Etats-Unis ont aussi été cruciaux, acceptant de partager leur technologie nucléaire.

Le ministre de la défense britannique, Ben Wallace, est certes allé un peu dans ce sens – celui de l’attitude opportuniste –, jeudi 16 septembre, en expliquant au micro de la BBC : « Je comprends la déception des Français, mais les Australiens ont décidé de changer. Nous ne sommes pas allés à la pêche [au contrat], mais nous l’avons évidemment considéré quand l’Australie nous a approchés. » A en croire cependant Downing Street, le premier ministre britannique, Boris Johnson, n’a pas du tout joué les seconds rôles dans la conclusion du partenariat Aukus : il faisait partie d’une réunion tripartite cruciale avec le président américain, Joe Biden, et Scott Morrison, le premier ministre australien, en marge du G7 en Cornouailles (mi-juin) dont il était par ailleurs l’hôte.

Savoir-faire technologique

Ce rendez-vous avait été à peine relevé par les médias, trop occupés à suivre les rebondissements de la « guerre de la saucisse », qui semblait faire rage entre Boris Johnson et les Européens, spécialement la France (Londres réclamait de pouvoir encore exporter sans entraves ses saucisses en Irlande du Nord, malgré le Brexit). C’est avec les Britanniques que les Australiens ont pris contact en premier, assure par ailleurs le Times, samedi 18 septembre, dans un long récit sur les dessous de l’opération « Hookless » – le nom de code d’Aukus à Downing Street. Ce premier contact aurait eu lieu en mars, entre l’amiral en chef de la Royal Navy sir Tony Radakin et le vice-amiral australien Michael Noonan. Les Américains auraient été plus longs à convaincre. L’appartenance de l’Australie au Commonwealth aurait été déterminante dans le choix de Canberra.

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