Tchat terminé

Quel bilan pour Joe Biden, 100 jours après son arrivée à la Maison Blanche ? Notre correspondant a répondu à vos questions

Le président américain veut renforcer le rôle de l’Etat fédéral, au risque d’accentuer la polarisation du pays. Le correspondant du « Monde » à Washington, Gilles Paris, a répondu à vos questions.

Le 29/04 à 17:04

Nous terminons ici le tchat avec le correspondant du Monde à Washington, Gilles Paris – dont vous pouvez retrouver les articles sur cette page. Merci à tous de votre participation et des nombreuses questions. A bientôt !

Le 29/04 à 17:00
Vous avez suivi Donald Trump pendant quatre ans et observé la transition. En tant que journaliste, qu'est-ce qui a changé ? Est-ce que vous constatez une plus grande transparence, par exemple ? Un rapport différent à la presse malgré la rareté de la parole présidentielle ? Et comment se comportent les médias par rapport à Joe Biden ?
Lorenzaccio

Gilles Paris : Bonjour,

Donald Trump avait fait de sa présidence une séquence de télé-réalité dans laquelle il était au centre de toute chose, dictant en permanence d’agenda par ses messages sur les réseaux sociaux, y compris par rapport à une administration régulièrement prise de court et dépassée par les événements. La presse était divisée en deux camps : les amis chez lesquels il était omniprésent, à commencer par la puissante Fox News, et les ennemis. L’affrontement avec les seconds constituait d’ailleurs un ressort de sa présidence.

Joe Biden fait le choix inverse : celui de la rareté, du calme, jusqu’à l’ennui. La parole présidentielle est pensée et maîtrisée, au point que l’administration est parfois prise de court face à l’imprévu, comme la crise à la frontière. Les relations sont dépassionnées, professionnels, mais ce souci de maîtrise est évidemment un obstacle : on se heurte pour l’instant aux éléments de langage, alors que la pétaudière qu’était l’administration Trump alimentait les « fuites » à jet continu. Cette imperméabilité va probablement alimenter une frustration croissante parmi les médias qui ont initialement apprécié de ne plus être traités d’« ennemis du peuple », un qualificatif dont on a sous-estimé la violence.

Le 29/04 à 16:47

Pourquoi y a-t-il autant de continuité entre la politique étrangère de Trump et celle de Biden?
Buber

Gilles Paris : Bonjour,

La politique étrangère a pour but principal de défendre les intérêts d’un pays et ceux-ci changent rarement de manière radicale d’une présidence à l’autre. Des ruptures sont pourtant manifestes en matière d’alliances, de défense de valeurs, ou de multilatéralisme. Joe Biden, contrairement à Donald Trump qui adhérait sans doute en partie par paresse et en partie de manière instinctive à un relativisme érigé en système, pense que les intérêts de son pays sont mieux préservés avec ces outils que sans.

Il pense aussi, contrairement à la tentation insulaire (plutôt qu’isolationniste) de son prédécesseur que les défis auxquels les Etats-Unis sont confrontés demandent une réponse globale comme le montre la lutte contre la pandémie en cours. Il pense aussi que la diplomatie est utile, notamment pour obtenir en Iran ce que la « pression maximale » a été incapable d’accomplir : le contrôle du programme nucléaire iranien.

Les deux hommes voient de la même manière la Chine comme le principal défi à la puissance américaine, mais ils y répondent de manière totalement différente. Pour Donald Trump, obsédé par le déficit commercial, un succès se traduisait par des tonnes de soja vendues à Pékin, aussi pour complaire aux agriculteurs électeurs de l’Iowa. Sur la Chine, Joe Biden parle de défi technologique, de recherche développement, d’intelligence artificielle, ce dont son prédécesseur se souciait comme d’une guigne.

Le 29/04 à 16:36

Bonjour, Déjà merci pour ce live qui me permettra, j'en suis sûr, de mieux comprendre la situation actuelle aux Etats-Unis. Une question simple, concernant la transition écologique. On entend beaucoup de choses et leur contraire vis-à-vis de Biden et de ses choix, je pense notamment au 2 200 milliards de dollars débloqués en infrastructures et autres afin d'améliorer la vie des américain·e·s, quels sont cependant les réels engagements futurs ou déjà actés vis-à-vis de l'écologie dans ce discours-bilan ?
Madmaxx

Gilles Paris : Bonjour,

Les engagements en matière d’environnement dépendent en bonne partie de la capacité de la nouvelle administration à faire adopter ses projets d’investissements. Joe Biden a déjà adopté des mesures concrètes, comme le retour des Etats-Unis dans l’accord de Paris contre le réchauffement climatique ou l’annulation de dérégulations antienvironnement décidées par Donald Trump.

Beaucoup d’avancées se passent actuellement aux Etats-Unis au niveaux des municipalités ou des entreprises, mais l’Etat fédéral pourrait avoir un effet démultiplicateur considérable si Joe Biden parvenait à ses fins en matière de projets d’investissements qui rendraient de plus Washington exemplaire au niveau international.

Le 29/04 à 16:32

La situation à la frontière mexicaine, avec l'afflux de migrants, semble toujours aussi compliquée même si les médias semblent moins en parler (en tout cas les médias européens). Quelles mesures Biden a-t-il mis en place ? A-t-il définitivement arrêter la construction du mur ?
Arnaud

Gilles Paris : Bonjour,

La vague d’arrivées à la frontière a sans doute été provoquée par un message ambigüe de l’administration Biden qui s’est présentée à la fois comme le contraire de Donald Trump, et qui a vanté son respect des valeurs humaines, tout en exhortant les sans-papiers à rester chez eux.

Elle a été prise de court par l’afflux mais il s’agit d’un nouveau cycle qui devrait s’achever avec l’arrivée des fortes chaleurs qui rendent ce voyage encore plus périlleux et par la mise en place d’une meilleure coopération avec le Mexique et les pays de départ, même si le problème restera entier faute de la capacité du Congrès d’adopter une réforme globale de l’immigration impérative depuis plus d’une décennie.

Pour ce qui concerne le « mur », dont il a promis qu’il ne lui ajouterait pas un mètre supplémentaire, on attend toujours le plan qui a été promis. Joe Biden est revenu sur les réallocations de fonds du Pentagone qui ont permis le financement de la majorité des travaux, au nom d’une déclaration d’urgence nationale qui été annulée, mais il n’a aucun pouvoir sur les fonds votés par le Congrès. Mercredi, il a évoqué un « mur intelligent » reposant sur des dispositifs électroniques. Il est très probable que le « mur » physique dont Donald Trump était si fier ne sera jamais achevé.

Le 29/04 à 16:18
Bonjour, vu d'ici, il a été plutôt discret « Sleepy Joe »… S'est-il davantage tourné vers des mesures centrées sur les problématiques internes aux Etats-Unis (Covid-19, etc.) et uniquement l'annonce du retrait d'Afghanistan et l'adhésion à l'accord de Paris sur le climat à l'international ? Est-ce son style d'être discret et d'agir sans publicité ?
Nico

Gilles Paris : Bonjour,

La priorité accordée aux questions intérieures relève de l’évidence, compte tenu des crises qu’affrontent les Etats-Unis. Mais Joe Biden, qui ne connaît sans doute pas Jacques Pilhan, chantre de la rareté de la parole présidentielle, pour utiliser une référence politique française, fait aussi ce choix de manière délibérée.

Il a constaté qu’il ne lui avait pas nui pendant la pandémie, quand Donald Trump moquait un « Sleepy Joe » enfermé dans son basement de Wilmington. Il le protège des gaffes dont il a longtemps été coutumier. Il lui permet de faire « baisser la température » après quatre années de bruit et de fureur. Cette stratégie fait qu’on parle peu du président et beaucoup plus de ses idées, ce qui est l’objectif recherché. Il est payant pour le moment si on se fie au taux d’approbation dont il bénéficie. Il reste à savoir si cela sera durable.

Le 29/04 à 16:13
Merci, d'abord, à Gilles Paris pour sa couverture de la politique états-unienne. Trump a-t-il les moyens aujourd'hui de forcer les républicains à s'opposer pied à pied à la politique de Biden ? Si oui, quels sont les domaines de contestation les plus problématiques : intérieurs ? (renforcement de l’Etat fédéral, nouveaux impôts, réduction des inégalités sociales et raciales, immigration, armes…) Extérieurs ? (Chine, Iran, Israël, départ d'Afghanistan…) Est-ce que l'économie, plutôt que les principes ou les idées, départagera finalement les camps en présence ?
Sol75

Gilles Paris : Bonjour,

Donald Trump conserve une énorme influence sur le Parti républicain parce qu’il reste notamment le principal moteur de la collecte de fonds de campagne. Enfermé dans ses théories du complot à propos de la prétendue fraude électorale qui lui aurait coûté sa réélection, il campe dans un posture d’opposition frontale, absolue.

Au Sénat, les républicains qui sont en théorie plus imperméables à ses pressions sont opposés aux projets de Joe Biden pour des raisons idéologiques puissantes : par hostilité à tout accroissement de l’Etat-providence et par attachement farouche au principe des baisses d’impôts.

Cette conjonction d’oppositions laisse peu de marges pour la négociation sur les projets d’investissement et aucune pour les sujets sociétaux qui relèvent du fétichisme pour les conservateurs, comme les armes à feu ou l’avortement. Il pourrait y avoir des exceptions, pour le sort des sans-papiers arrivés enfants aux Etats-Unis, les Dreamers, peut-être aussi en termes de réformes des pratiques politicières, mais les chances sont minces dans le contexte de polarisation sans précédent qui paralyse Washington.

Il ne faut pas oublier qu’une majorité des représentants républicains qui ont écouté Joe Biden mercredi soir s’étaient exprimés contre la certification des résultats de la présidentielle le 6 janvier, même après l’assaut trumpiste contre le Capitole, et que ces mêmes élus empêchent aujourd’hui la création d’une commission d’enquête sur cet événement sans précédent dans l’histoire américaine.

Le 29/04 à 16:01
Quelles poids ce début de mandat, qualifié de réussi par les observateurs extérieurs, peut il avoir en vue des midterms ? Les démocrates pourraient ils être en position d'accroître leur majorité à la Chambre et au Sénat ?
Mathieu

Gilles Paris : Bonjour,

Cent jours plutôt réussis ne compteront pas en novembre 2022. Pour faire mentir la loi d’airain de la politique américaine, qui veut que le parti en place à la Maison Blanche perd invariablement les élections de mi-mandat, Joe Biden a besoin d’une reprise économique en fanfare (les chiffres du premier trimestre publiés ce matin sont à ce titre encourageants pour lui) et surtout durable. Il a besoin que ses projets soient adoptés et que le lien soit clair dans l’esprit des Américains entre l’action fédérale et leur situation personnelle.

C’est pour cela qu’il martèle le thème de l’efficacité en promettant de faire la preuve que « notre gouvernement fonctionne » et qu’il est « au service du peuple », qu’il fait la différence. C’est cependant loin d’être gagné, d’autant que les résultats du recensement décennal peuvent se traduire à la Chambre des représentants par un gain mécanique de cinq sièges pour les républicains par le truchement du charcutage électoral, alors que la majorité démocrate ne tient qu’à sept voix pour l’instant.

Au Sénat, en revanche, la situation est plus serrée. Aucun parti n’est particulièrement bien placé pour l’emporter au cours du renouvellement triennal, en grande partie parce que les républicains vont avoir beaucoup de sortants qui ne se représenteront pas, aux profils plus centristes que les trumpistes qui pourraient être candidats à leur succession.

Le 29/04 à 15:48
Bonjour, de quelle marge de manoeuvre dispose réellement Joe Biden au Congrès ? Quelle part de ses annonces demanderait une majorité qualifiée ?
Cyrano

Gilles Paris : Bonjour,

Aucune, et c’est pourquoi il a concentré la majeure partie de son discours sur son plan « emplois », l’autre nom donné aux investissements massifs envisagés dans les infrastructures au sens très large (matérielles comme immatérielles), et sur son plan « famille ». Parce qu’ils comportent des dispositions fiscales, il peut, en effet, se contenter de la majorité simple dont il dispose au Sénat, où tout va se jouer, en profitant de la procédure dite de « réconciliation » qui le permet. Il a déjà reçu le feu vert de la fonctionnaire parlementaire indépendante qui en est l’arbitre.

Il est peu probable que le Parti républicain, aiguillonné à distance par Donald Trump, s’engage dans une vraie négociation. La contre-proposition faite pour l’instant par les sénateurs républicains sur les infrastructures ne peut pas véritablement être considérée comme sérieuse.

Il lui faut cependant obtenir désormais le soutien unanime des sénateurs démocrates, ce qui signifie qu’il va devoir convaincre les centristes, Joe Manchin et Kyrsten Sinema, de la pertinence de ses choix. Ce n’est pas acquis et il est très possible que les propositions soient revues à la baisse, tout comme leurs financements par les impôts. Joe Biden a cependant assuré devant le Congrès qu’il estime ne pas pouvoir se permettre de céder trop de terrain.

Le 29/04 à 15:37
Biden est-il si révolutionnaire que cela ? N'est-ce pas un effet d'optique ? Je veux dire, par comparaison avec le mandat du président Trump, toute politique paraît très à gauche
Vienna Logan

Gilles Paris : Bonjour,

La politique de Donald Trump était, en fait, assez indéfinissable. Elle comportait des éléments classiquement républicains comme les baisses d’impôts, mais conjugués avec l’engagement de ne pas toucher aux dépenses sociales, ce que démentait pourtant la croisade contre l’Obamacare.

Donald Trump n’a observé aucune discipline fiscale, y compris avant la pandémie, et il a assumé pendant la crise sanitaire la signature de chèques adressés directement aux Américains (agrémentés de sa signature), soit une parfaite hérésie pour un conservateur fiscal classique.

Le côté révolutionnaire de Joe Biden, même si on peut bien évidemment discuter le terme, réside dans sa volonté de revenir à un « big government » financé par des hausses d’impôts, alors qu’elles étaient synonymes de suicide politique il n’y a pas si longtemps. C’est un pari extrêmement risqué, mais potentiellement révolutionnaire au regard des quarante dernières années de politique publique américaine.

Le 29/04 à 15:31
En voulant remettre l'état fédéral au cœur du jeu, Biden ne va-t-il pas réveiller les antagonismes qui remontent aux premiers pas de l'histoire des Etats-Unis, à "l'accouchement" difficile de la Constitution, au partage des pouvoirs entre les Etats et Washington, qui structurent encore le pays et divisent les Américains ?
Observateur curieux

Gilles Paris : Bonjour,

Il est exact que le retour au « big government » souhaité par Joe Biden peut potentiellement raviver des tensions, mais elles ont plus à voir, à mon sens, avec la révolution conservatrice reaganienne et la taille de l’Etat-providence qu’avec les débats liés au dixième amendement sur les compétences de l’Etat fédéral par rapport à celles des Etats.

Joe Biden propose des programmes qui s’ajoutent à ce qui existe déjà. Quel gouverneur républicain pourrait, par exemple, s’opposer à la généralisation des maternelles ou à la création des congés maladie assumées par l’Etat fédéral alors qu’il s’agit de mesures très populaires dans l’opinion ?

Le 29/04 à 14:59

Discours inédit au Congrès

Pour la première fois de l’histoire des Etats-Unis, le président a prononcé un discours devant le Congrès entouré de deux femmes. Mercredi, la vice-présidente et présidente du Sénat, Kamala Harris, était assise à côté de Nancy Pelosi, speaker (présidente) de la Chambre des représentants. « Il était temps ! », s’est exclamé Joe Biden devant des rangs clairsemés : le nombre de parlementaires autorisés à assister à son allocution avait été largement réduit pour respecter les préconisations sanitaires.

Le 29/04 à 14:53 Pour approfondir

« Nous devons prouver que la démocratie fonctionne toujours »

Lors de son discours devant le Congrès, mercredi, le président américain a proposé d’annuler les baisses d’impôts pour les plus riches votées sous Donald Trump. Les cent premiers jours du démocrate sont salués par l’opinion.

Joe Biden engage une bataille historique contre les inégalités

Le 29/04 à 14:53 Tchat

Bonjour à tous et bienvenue dans ce tchat avec Gilles Paris. Le correspondant du Monde à Washington répond à vos questions à partir de 15 h 30 sur la politique menée par l’administration de Joe Biden depuis le 20 janvier et les défis du président démocrate.

Le contexte

Image de couverture : Andrew Harnik / AP

Après un plan de relance de l’économie face à l’épidémie de Covid-19 (1 500 milliards d’euros) et un autre consacré aux infrastructures (1 900 milliards), Joe Biden a annoncé, lors de son premier discours devant le Congrès mercredi 28 avril, un nouvel engagement fédéral de près de 1 500 milliards d’euros centré autour de l’éducation et la famille.

Soutenu par l’opinion à la veille des 100 premiers jours de son mandat, le 46e président, âgé de 78 ans, engage ainsi un tournant historique en réaffirmant le rôle occupé par l’Etat fédéral aux Etats-Unis. En insistant, par ailleurs, sur son soutien aux classes moyennes, dont le sentiment de déclassement a été l’un des facteurs de l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, Joe Biden multiplie les marqueurs de gauche pour son début de présidence, également axé sur le climat et un retour diplomatique dans le multilatéralisme.

Le correspondant du Monde à Washington, Gilles Paris, répond à vos questions sur les défis à venir de l’administration démocrate : une opposition républicaine qui laisse peu de place à une coopération bipartisane notamment, dans un contexte social tendu autour des questions raciales et du débat sur le contrôle des armes à feu.

Nos articles à lire

L’éditorial du « Monde ». Joe Biden, le président des travailleurs

Décryptage. Avec son plan pour les familles, des avancées sociales majeures

Récit. Une bataille historique engagée contre les inégalités

Chroniques. Les articles de Gilles Paris sur les 100 premiers jours de Joe Biden à la Maison blanche

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