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Resto : Capitale, valeur refuge

Après Combat, un bar à cocktails spécialement imaginé pour les femmes, la jeune entrepreneuse Margot Lecarpentier ouvre un nouveau lieu à Belleville, à Paris, conçu comme un havre réconfortant.

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Publié le 17 septembre 2021 à 19h00

Temps de Lecture 2 min.

Le restaurant Capitale, à Paris.

Un homme tombe à la renverse hors d’un triangle dans lequel une femme pénètre en faisant une culbute. Ils sont dessinés en ligne claire sur des sous-bocks aux bords dentelés empilés à la pointe du comptoir de Capitale, nouvelle adresse bellevilloise. Dans ce lieu refuge pensé par Margot Lecarpentier comme le point de chute des oubliés, on peut boire et manger toute la journée.

L’entrepreneuse avait monté Combat par militantisme féministe en 2017, « pour que les femmes puissent boire en sécurité », avait-elle dit alors, et, surprise, elle a rencontré toute une population à laquelle elle ne s’attendait pas : les musulmans, les sobres, les gens malades qui veulent boire du bon mais sans alcool.

L’idée de Capitale est née, elle y servira tout ce qui lui semble capital, essentiellement des nourritures qui mettent à l’aise. De fait, sa clientèle est aussi variée que la déco, le menu liquide aussi intense que le menu solide. Difficile de choisir entre le café-camomille et le jus de melon matcha autant qu’entre le cocktail sans alcool à base de 7Up, pistache et lait et un screwdriver classique.

Croissandwich régressif

Un simple thé oolong inaugurera donc ce petit déjeuner dominical. Il est de Taïwan. Doux, il laisse sur la langue l’impression d’avoir bu le plus subtil des laits concentrés sucrés. Une caractéristique qui résonne avec la bouchée du croissandwich régressif à tous les niveaux : la moutarde sucrée, la salade qui croque, les goûts du jambon et du fromage qui s’homogénéisent sans faire des chichis. C’est un parfait remède après une nuit très arrosée.

« Le pastrami bien poivré se nappe d’une crème à l’aneth et se pose sur un pain de maïs qui fait penser à une polenta coquine. »

Reconstituant également, l’œuf au plat. Ses bords sont crousti-grillés. Une fois le jaune percé, il dégouline dans un tapis de ricotta assaisonnée à l’huile de ciboulette. Sur une tartine de pain grillé et beurré, le crémeux du mélange est si voluptueux qu’il enrobe l’acidité du pain au levain d’onctuosité. Plus loin, le pastrami bien poivré se nappe d’une crème à l’aneth et se pose sur un pain de maïs qui fait penser à une polenta coquine. La perfection n’est pas loin. Ceux qui étaient venus pour se retaper reprennent des couleurs, les autres attendent la suite en tapant du pied.

La bande-son est dansante, la salade de fenouil un peu moins. Les pêches qui la coiffent sont fades, les graines de dukkah ne sont pas assez torréfiées et cette lacune est mal compensée par un trop-plein de paprika. Il fallait bien un bémol. Malheureusement, le labneh aux figues sonne lui aussi faux avec ses morceaux de dattes séchées durs comme de la pierre et un yaourt un peu trop salé.

Le pastrami poivré du restaurant Capitale.

La gaufre viendra sauver l’affaire. Cuite minute au beurre salé, elle est si décadente qu’elle pourrait se dévorer nature mais se trouve bien accompagnée d’une crème fraîche et d’une confiture de prunes divine. La culbute est faite. Hommes et femmes sont ensemble, rassasiés et prêts à affronter une nouvelle journée de chaos.

L’adresse Capitale, 10, rue Pradier, Paris 19e. Sans réservation. Ouvert du mercredi au dimanche de 9 h 30 à 17 h 30.

L’incontournable L’œuf au plat sur un lit de ricotta, huile de ciboulette.

Le détail qui n’en est pas un Les murs, couverts de multiples ­carrelages, enduits grattés et vestiges de plâtre, démontrent que la beauté naît de la différence.

L’addition Autour de 20 €.

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