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Chassés de YouTube, Facebook et Twitter, les réseaux complotistes se réorganisent

Les contenus covidosceptiques, antivax ou liés à QAnon ont perdu une part de leur visibilité. Mais ils ont fini par emmener leurs communautés sur d’autres réseaux.

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Publié le 17 mars 2021 à 12h28, modifié le 20 mars 2021 à 12h02

Temps de Lecture 7 min.

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Les grands comptes complotistes, refoulés à la marge. Depuis que le Capitole de Washington a été envahi par des partisans de Donald Trump imbibés de théories du complot, les grandes plates-formes – YouTube, Facebook, Twitter… – ont fermement serré la vis en termes de modération.

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, ces plates-formes n’ont cessé de dire qu’elles ne toléreraient pas la désinformation sur le virus et ses conséquences. Mais ce durcissement s’est accéléré après les élections américaines. Dans le sillage de Donald Trump, banni de Twitter, de nombreux comptes ont été supprimés et privés d’accès à ces réseaux – « déplateformés ».

Un grand ménage a ainsi été opéré ces dernières semaines. En France, Silvano Trotta, important pourvoyeur de théories du complot, en a fait les frais dans la soirée du 6 mars. D’autres comptes, comme ceux – amiraux comme affiliés – des DéQodeurs, communauté proche du mouvement QAnon, ont été bannis de Facebook et YouTube en deux temps, d’abord en décembre 2020, puis à la fin de février 2021. Et le 9 mars, c’est la chaîne du blog collaboratif covidosceptique FranceSoir qui a été, à son tour, débranchée de YouTube.

La troisième vague de « déplateformage »

Au total, selon les données diffusées par ces plates-formes, environ 30 000 vidéos de désinformation sur le Covid ont été supprimées de YouTube ces six derniers mois, 70 000 comptes QAnon ont été suspendus par Twitter à la mi-janvier, tandis que Facebook mène officiellement la chasse aux comptes QAnon depuis octobre 2020. Au grand dam des concernés. « Une opération montée », selon Silvano Trotta ; un « tacle les deux pieds en avant dans le tibia de la part de nos adversaires », se désole Leonardo Sojli, des DéQodeurs.

L’objectif de ce type d’opérations n’est pas tant de faire taire les comptes visés, que de « réduire la surface de contact entre ces acteurs malfaisants et le public général », et de les « reléguer aux marges, auxquelles ils appartiennent », précise Nicolas Hénin, consultant sur l’extrémisme et la désinformation. L’approche a déjà connu des précédents. Entre août 2015 et décembre 2017, Twitter avait supprimé plus de 1,2 million de comptes djihadistes pour apologie du terrorisme, ce qui avait alors permis de chasser la djihadosphère vers des réseaux plus fermés, comme Telegram, et ainsi amoindrir leurs capacités de recrutement, rappelle-t-il. Elle avait également servi contre l’« alt-right », cette extrême droite anglophone ultraconnectée.

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