Ministre, candidat, puis président de la République, Emmanuel Macron s’est toujours posé en homme d’action. En témoignent le nom de son mouvement politique (En Marche !), son essai de précampagne électorale (Révolution, XO, novembre 2016) et son programme présidentiel (qui vantait un « esprit de conquête »). « Je fais ce que je dis », aime-t-il répéter depuis qu’il occupe l’Elysée.
Mais quatre ans après son élection, le 7 mai 2017, le chef de l’Etat a-t-il vraiment tenu ses promesses de campagne ? Pour dresser un état des lieux de son action, Le Monde revient en détail sur les principaux engagements d’Emmanuel Macron. Une analyse permet déjà de tirer quelques leçons de son quinquennat. Si l’ancien ministre de l’économie peut se targuer, par exemple, d’avoir tenu parole sur bien des points, les grandes réformes ne sont pas toutes au rendez-vous.
Des engagements globalement respectés sur la fiscalité et le pouvoir d’achat
Le premier enseignement de cet exercice est comptable : sur les trente grands engagements présidentiels que nous avons examinés, seize ont été ou sont en passe d’être tenus.
Parmi eux, on trouve par exemple la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), remplacé par un nouvel impôt sur la fortune immobilière dès 2018. Un vrai marqueur du quinquennat Macron : pour le chef de l’Etat, c’est un choix de bon sens pour encourager l’investissement en France. Pour ses détracteurs, la fin de l’ISF est surtout un cadeau fait aux grandes fortunes. Cette politique favorable au milieu des affaires se retrouve aussi dans la baisse de l’impôt sur les sociétés, autre grande promesse de campagne. Ou dans l’aménagement de l’« exit tax », un impôt destiné à lutter contre l’évasion fiscale.
Mais le président a aussi tenu parole sur le soutien au pouvoir d’achat des plus modestes. Les hausses promises du minimum vieillesse, de la prime à l’emploi et de l’allocation adulte handicapé, ou la baisse des cotisations salariales, ont bien été réalisées, après quelques atermoiements en début de mandat.
Emmanuel Macron est même parfois allé plus loin qu’annoncé sur ce terrain, notamment pour répondre à la crise des « gilets jaunes ». Ainsi, les heures supplémentaires ont été non seulement exonérées de cotisations mais également défiscalisées. La prime d’activité a été revalorisée plus que prévu, tout comme la prime à la conversion, pour favoriser l’achat d’un véhicule moins polluant.
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