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Comment Mona Chollet compte « réinventer l’amour »

Dans son nouvel essai, l’autrice de « Sorcières » analyse le pouvoir émancipateur du couple hétérosexuel et la façon dont le patriarcat le sape.

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Publié le 23 septembre 2021 à 12h00, modifié le 27 septembre 2021 à 16h25

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L’essayiste suisse Mona Chollet, à Paris, en 2021.

« Réinventer l’amour. Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles », de Mona Chollet, Zones, 272 p., 19 €, numérique 13 €.

Le prix littéraire Le Monde 2021 a récemment consacré Jacqueline Jacqueline (Seuil), où le metteur en scène et écrivain Jean-Claude Grumberg retrace une vie de complicité avec sa défunte épouse, soixante années de tumulte et de tendresse entre deux êtres qu’un sans-abri avait baptisés « les inséparables ». A quelques semaines près, Mona Chollet aurait pu citer le Grumberg dans son nouvel essai, elle qui salue la magnifique Lettre à D. (Galilée, 2006), dans laquelle le philosophe André Gorz célébrait Dorine, compagne d’une existence.

Pourquoi commencer ainsi le compte rendu du nouveau Chollet, Réinventer l’amour. Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles ? Sans doute parce que, dès les premières lignes, on est ému par son art de la citation, sa manière de faire référence, sa façon très personnelle, à la fois douce et solide, de convoquer tel livre, telle BD, telle série. Mais surtout pour souligner ce qui confère à l’ouvrage son culot et sa vulnérabilité.

Mona Chollet ne craint pas de se placer sur le terrain de l’amour au sens le plus conventionnel du terme, elle n’a pas peur de passer pour fleur bleue, elle brave d’autant mieux le ridicule qu’elle ose les grands mots : « L’amour me donne le sentiment d’augmenter un grand coup la flamme sous le chaudron de la vie, au point de la dilater, de la densifier », s’enthousiasme-t-elle. Tout en se tenant à distance des « prêches de magazine », elle sait bien que sa manière d’aborder le sujet passera difficilement pour subversive dans le moment présent : « En choisissant ce sujet, je sais que je me condamne à rouler lamentablement au pied du podium de la radicalité féministe », ironise-t-elle.

Côté « vieux jeu »

Cette radicalité, elle la connaît, elle a lu les textes qui la font rayonner aux Etats-Unis et en France, elle s’en inspire d’ailleurs sur plus d’un point. Pourtant, elle l’admet très vite, un brin embarrassée : le polyamour lui est étranger, le « porno féministe » la laisse de marbre, et elle ne considère pas que l’expérience lesbienne soit le seul moyen d’en finir avec la domination masculine. Bref, l’amour que Mona Chollet souhaite refonder est un amour hétérosexuel, monogame et même fidèle. Ce côté « vieux jeu » se trouve redoublé par la méthode qui est la sienne : alors qu’un certain « néoféminisme » a tendance à faire du passé table rase, Chollet y puise volontiers.

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