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Michael Stipe, rock star photo sensible

L’auteur de « Losing My Religion » n’est pas qu’une icône du rock. Il publie « Our Interference Times », un recueil qui mêle images conceptuelles et clichés autobiographiques.

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Publié le 15 octobre 2019 à 07h15, modifié le 20 octobre 2019 à 17h00

Temps de Lecture 7 min.

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Image extraite de « Our Interference Times ».

On vous envoie interviewer une gloire du rock reconvertie dans la photo, avec pour mission de « raconter le parcours de l’homme ». Cet homme dont le tube international, Losing my Religion (sur l’album Out of Time, écoulé à plus de dix millions d’exemplaires), est sorti l’année de vos 20 ans, a marqué la bande-son de la fin du XXsiècle d’une voix que Bono qualifiait d’« extraordinaire ».

Il était le parolier favori de Thom Yorke (de Radiohead), le mentor de Kurt Cobain, et trois décennies durant, le leader de R.E.M., le groupe de rock alternatif qu’il fonda pendant ses études à l’université de Géorgie avant d’en faire un phénomène planétaire aux contrats mirobolants.

En préparant l’entretien, vous réécoutez Fall on Me, The One I Love, Radio Free Europe et Shiny Happy People, cette joyeuse confection pop sortie en pleine époque grunge. Et puis, deux jours avant le rendez-vous, la publicitaire de Damiani, l’éditeur italien qui vient de publier son nouveau livre de photos, vous prévient par courriel : « Michael Stipe ne répondra pas à des questions sur son passé avec R.E.M. » Une sévère amputation du parcours de l’homme.

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Bientôt sexagénaire, l’ex-pop star reçoit dans son atelier de l’East Village, un rez-de-chaussée immaculé situé sur une portion de l’avenue C où les épiceries crasseuses – les New-Yorkais disent « bodegas » – n’ont pas dû beaucoup changer depuis son arrivée en 1987 dans sa « deuxième ville natale ». Michael Stipe rêvait de Manhattan depuis qu’il avait découvert le rock à 15 ans à l’occasion de la sortie du premier album de Patti Smith, Horses, et décidé le jour même de faire de la musique.

Dialogue de sourds entre argentique et numérique

Mais l’image est advenue dans sa vie encore avant cela, précise celui qui veut être pris au sérieux comme photographe. En 1974, il emprunta le Nikon FX2 de son père pour un cours de photo au lycée et ne le lâcha plus jamais. « Il a été volé avec de l’herbe et un bocal de pièces de monnaie quand je me suis installé avec mon guitariste, Peter Buck, dans une ancienne église. Nous étions sans le sou, mais l’assurance de mon père l’a remboursé, et il m’en a racheté un autre dont je me sers encore. »

Image extraite de « Our Interference Times ».

Quand devient-on photographe ? A quel moment sait-on qu’il ne s’agit pas d’un hobby mais d’une démarche artistique ? « Quand on commence à faire la différence entre un instantané et une œuvre », répond-il en se levant (polo vert, pantalon vert) pour montrer un cliché en noir et blanc pris en 1992 dans un jardin ensoleillé d’Athens, son berceau familial. La cascade de boucles blondes à la Marilyn Monroe appartient à sa sœur Lynda, le crâne rasé à une amie chanteuse vénézuélienne. « C’est une image tellement féminine. J’ai su immédiatement que c’était une œuvre, sans doute la meilleure photo que je prendrais jamais. »

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