Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Qui est vraiment Christian Perronne, médecin référent des complotistes ?

Le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Garches est la caution scientifique du documentaire « Hold-up » et un adepte des « théories alternatives ».

Par 

Publié le 18 novembre 2020 à 14h38, modifié le 19 novembre 2020 à 10h01

Temps de Lecture 2 min.

Le docteur Christian Perronne, le 5 septembre 2020, à Strasbourg.

Caution scientifique conspirationniste

« Il y a un homme qui connaît bien les mesures à prendre en cas d’épidémie. Pendant vingt ans, il a géré ces situations de crise. » Cet homme auquel le narrateur du documentaire Hold-up tresse ainsi des lauriers, c’est Christian Perronne. Le chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Garches (Hauts-de-Seine) est l’un des personnages principaux de ce film sorti le 11 novembre qui prétend dénoncer les « manipulations » cachées de l’épidémie de Covid-19.

Le visage grave, l’infectiologue y tient son rôle, celui de l’initié qui ose dénoncer les dérives du système. Les coupables sont, selon lui, à chercher du côté de l’industrie pharmaceutique, « première source de corruption », et de leurs complices, des pseudo-soignants aveuglés par leurs conflits d’intérêts.

Pamphlétaire à succès

Dès le mois de juin, il signait Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ? (Albin Michel). Un réquisitoire en règle contre la gestion de la pandémie, qui lui a valu de nombreux passages sur les ­plateaux de télévision. Du gouvernement au conseil scientifique sur le Covid-19, pas un responsable scientifique ou politique n’échappe au jeu de massacre. À l’exception du directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille Didier Raoult, avec qui Christian Perronne partage l’inébranlable conviction que l’hydroxychloroquine est la panacée. Et ça marche : tiré au départ à 8 000 exemplaires, l’essai de l’infectiologue a été réimprimé pour atteindre un total de 103 000 copies.

Adepte des « théories alternatives »

Bien avant la pandémie due au SARS-CoV-2, il s’est illustré par ses prises de position non conventionnelles au sujet de la maladie de Lyme. Selon lui, on constate depuis des années une explosion de cette infection à cause d’une prolifération de tiques modifiées par un chercheur en virologie nazi réfugié aux Etats-Unis. « L’armée américaine et les scientifiques sous sa coupe ont [donc] tout intérêt à cacher l’épidémie », assure-t-il au Journal du dimanche en 2016. Une croisade qui lui a attiré les moqueries de Didier Raoult, ce dernier dépeignant, dans une chronique pour Le Point également en 2016, Perronne en « confrère qui a pris une position de leader du Lyme, sans bagage scientifique spécifique dans ce domaine » et a « embrassé les théories alternatives ».

Expert multicarte

S’il rivalise de sarcasmes au sujet des « comités scientifiques coupés des réalités du terrain », Christian Perronne a lui-même un CV bien garni de telles expériences. Il a présidé jusqu’en 2016 la Commission maladies transmissibles du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) et eu des responsabilités dans des groupes de travail à l’agence du médicament (ANSM) et à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Peut-on avoir un pied dedans, un pied dehors ? Une partie de ses pairs n’a en tout cas pas apprécié ses mises en cause du monde médical depuis le printemps. L’ordre des médecins, qui a été saisi au sujet de ses déclarations polémiques sur l’épidémie, doit examiner son dossier d’ici à la fin de l’année.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.