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Les citoyens « référents » font couac à Saint-Briac

Comme d’autres communes bretonnes, cette ville de près de 2 000 habitants envisageait de mettre en place un dispositif de vigilance citoyenne en rapport avec la gendarmerie. Elle y a renoncé après une pétition signée par un millier de personnes.

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Publié le 06 mai 2021 à 03h11, modifié le 08 mai 2021 à 14h44

Temps de Lecture 4 min.

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Le front de mer de Saint-Briac (Ille-et-Vilaine), qui concentre de nombreuses résidences secondaires, ici en 2013.

A Saint-Briac-sur-mer (Ille-et-Vilaine), le calme règne sur les villas au bord des falaises escarpées. On est loin d’imaginer que ce village huppé de près de 2 000 habitants et plus de 60 % de résidences secondaires est en proie, depuis le mois d’avril, à une polémique entre la municipalité et certains de ses administrés. La raison ? La visite, lundi 22 mars, lors du conseil municipal, du commandant Aubry de la compagnie de gendarmerie de Saint-Malo, venu présenter la « participation citoyenne ».

Sous cette expression très évasive se cache un système de citoyens « référents » volontaires et bénévoles, désignés pour être en contact avec les forces de l’ordre et leur remonter les informations concernant des problèmes d’insécurité rencontrés dans la commune. Lors de la séance, l’opposition a dénoncé une initiative qui « est le contraire du mieux vivre ensemble », selon l’une des élus, Françoise Saulais.

Quelques jours plus tard, deux habitants ont lancé une pétition demandant l’abandon du projet. Fred Mary est l’un d’eux. Ce gérant de plusieurs restaurants, au look décontracté, craint le pire : « On n’a pas besoin de petits flics dans les quartiers. Ça ne peut qu’entraîner des dérives. » En peu de temps, la pétition a atteint le millier de signatures. Et le maire, Vincent Denby-Wilkes (sans étiquette) a fini par renoncer au projet en criant aux fake news : « Nous voulions simplement alerter sur les manières de faire, car, ces derniers temps, nous avons un cambriolage par semaine. Ça n’allait pas plus loin. »

Avantage budgétaire

Saint-Briac est loin d’être la seule. Pleurtuit, La Richardais, Miniac-Morvan, Le Minihic-sur-Rance… depuis début 2021, dans les environs de Saint-Malo, des communes de toute taille s’intéressent à ce dispositif national. Inspiré du neighbourhood watch britannique, la « surveillance de voisinage » par des habitants, il a été instauré en 2006, institutionnalisé en 2011 par un projet de loi et refondu par une circulaire du ministère de l’intérieur en 2019. Une convention signée entre la commune, la préfecture et la police ou la gendarmerie encadre le processus mis en branle par le maire, qui choisit ensuite les « référents ».

« Ça ne va pas mettre fin aux cambriolages et aux atteintes aux biens, mais cela peut faciliter les passages de notre patrouille. » Guillaume Catherine, commissaire

D’après la Place Beauvau, environ 5 700 communes avaient signé un protocole en 2020. Elles étaient 24 en février en Ille-et-Vilaine, cinq de plus que six mois auparavant. « Ce système fait son retour dernièrement. Une des motivations principales est le rapport coûts-avantages puisqu’il fait travailler des gens gratuitement. Un agenda politique ou l’envie d’une solution pratique qui ne coûte pas cher suscitent l’intérêt des mairies », commente Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS (laboratoire Pacte), spécialiste des questions de police et de sécurité.

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